A New York, scénaristes et acteurs poursuivent la mobilisation, plus soudés que jamais
La lutte continue. Ce mardi 22 août à New York, des centaines de professionnels de l'industrie américaine du cinéma et de la télévision ont manifesté dans l'unité syndicale, au pied des géants Amazon et HBO, pour exiger de meilleures conditions de travail et la sécurité de l'emploi, face à la menace de l'intelligence artificielle. Cette manifestation - il y en a quasiment tous les jours à Manhattan - était exceptionnelle car organisée à l'occasion la "journée nationale de solidarité syndicale", et à l'appel de toutes les organisations professionnelles du petit et grand écran.
Une détermination et une unité syndicale "jamais vues"
Un double mouvement de grève paralyse Hollywood, depuis mai pour les scénaristes rejoints en juillet par les actrices et acteurs. "Comme vous pouvez le voir, c'est massif ! Le mouvement n'a fait que croître (...) avec une solidarité, une détermination et une unité syndicales que l'on n'avait jamais vues", s'est félicité auprès de l'AFP Ezra Knight, président de la branche new-yorkaise du puissant syndicat des acteurs et actrices SAG-AFTRA. La semaine dernière, Natalie Portman a ainsi annulé sa venue au festival de Deauville, qui s'ouvrira le 1er septembre, pour afficher son soutien aux acteurs et scénaristes en grève à Hollywood.
La manifestation d'hier, à New York, était animée par des slogans, banderoles et klaxons de soutien d'automobilistes. "J'ai peur, mais je me sens bien ici. On se bat pour quelque chose, faire partie d'un grand groupe et sentir qu'on est tous dans le même bateau ont quelque chose de rassurant", a confié à l'AFP Laura Houha, une actrice de 34 ans du même syndicat.
Le monde du cinéma et de la télévision à l'arrêt
Ces deux grèves à Hollywood - du jamais vu depuis 1960 - ont stoppé toutes les productions cinématographiques et télévisuelles américaines, à l'exception de la téléréalité et de jeux. La cérémonie des Emmy Awards, les "Oscars" de la télévision, a été même été reportée du 18 septembre au 15 janvier 2024.
Le syndicat SAG-AFTRA, qui représente 160 000 acteurs, cascadeurs, danseurs et autres professionnels de la télé et du cinéma, interdit à tous ses membres de tourner, mais aussi de promouvoir leurs productions, en personne ou sur les réseaux sociaux. L'organisation syndicale réclame de meilleures rémunérations, une protection des emplois et un encadrement de l'usage de l'intelligence artificielle, une "menace" selon leur chef de file Ezra Knight.
Depuis le début de la mobilisation, le dialogue entre le syndicat des scénaristes WGA et les patrons de studios et plateformes de streaming - comme Prime, HBO, Amazon et Warner Bros. Discovery - est quasiment inexistant. Une lueur d'espoir pointe cependant ces derniers jours : les syndicats ont réussi à s'asseoir avec l'AMPTP, l'organisation des producteurs, regroupant notamment Disney et Netflix.
Un "bon signe" selon Ezra Knight. La manifestation d'"aujourd'hui montre que le mouvement social a toujours été actif en Amérique, mais reste menacé par la quête de profits des capitalistes et des entreprises. Mais (...) nous sommes là, la lutte continue", a assuré le syndicaliste.
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