Grève à Hollywood : vers une pénurie de séries américaines en France ?

Au 140e jour de grève des scénaristes, rejoints également par les acteurs, aucune issue ne semble se dessiner pour mettre fin à la crise que traverse Hollywood.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des visiteurs lors de l'ouverture de la boutique "Stranger Things" à Las Vegas, le 8 juin 2023. (BRYAN STEFFY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Cela fait désormais 140 jours que les scénaristes d'Hollywood sont en grève pour réclamer notamment de meilleurs salaires. Ils ont même été rejoints mi-juillet par les acteurs, qui demandent une répartition plus équitable des revenus du streaming et des garanties sur l'utilisation de l'intelligence artificielle. Conséquence : évidemment, la production des films et séries est à l'arrêt. Et après plus de trois mois de grève, l'impact va se faire sentir même en France.

Un impact limité à la télévision

Ce ne sera pas le cas à la télévision, du moins pas à court terme, mais plutôt dans un an ou deux. Par exemple, quand TF1 aura épuisé son stock de Grey's Anatomy, il faudra patienter pour avoir la suite. Mais finalement, ce n'est pas très grave, à part pour les fans de la série, car cela fait quelques années que les chaînes ne misent plus sur les fictions venues des Etats-Unis.

Ce sont désormais les séries françaises qui plaisent davantage au public, la preuve avec HPI sur TF1 ou Capitaine Marleau sur France 2, championnes des audiences. Les séries américaines ont vu leur exposition se réduire progressivement, elles qui envahissaient les grilles de programmes il y a encore 10 ans. Prenez cette semaine, vous ne trouverez que la série médicale Good Doctor en prime-time. Pour la télévision, cette grève n'aura donc pas d'impact dévastateur.

Les plateformes plus touchées par la grève

Pour les plateformes, c'est bien sûr différent ! Elles sont submergées de séries américaines. Les abonnés viennent d'ailleurs pour ça. En France, ces fictions captent 70% des visionnages. C'est tout de même un moindre mal pour Netflix, moins dépendante des contenus d'Hollywood que ses rivales puisqu'elle produit de plus en plus de programmes locaux, qu'ils soient français, indiens ou espagnols.

Mais globalement, les services de streaming vont être pénalisés par la grève. Et ce, très vite, car des dizaines de tournages sont à l'arrêt. Ainsi, Emily in Paris ne sortira pas, comme c'est le cas chaque année, en décembre. Ce sont les prises de vue qui devraient commencer à ce moment-là. 

De très nombreuses séries retardées, sans sortie de crise annoncée

On n'est pas près de voir la saison 5 de Stranger Things, la série fantastique de Netflix, sachant qu'il s'était déjà écoulé 3 ans entre la 3e et la 4e. Le tournage d'Euphoria n'a pas pu commencer, tout comme celui de La servante écarlate. Et la liste est encore longue : The Last of Us, Outlander, The MandalorianThe White Lotus... Toutes ces séries vont être retardées. Quelques productions américaines qui se tournaient à Paris ont aussi été stoppées, comme Etoile pour Prime Video, avec Camille Cottin, et un spin-off de The Walking Dead

Et surtout, pour le moment, personne n'entrevoit une sortie de crise. Une nouvelle réunion avait lieu la semaine dernière entre les scénaristes et les studios, notamment Disney, Netflix et Warner, mais ça n'a rien donné. Autant sur l'encadrement de l'intelligence artificielle, qui fait craindre aux auteurs de perdre leur emploi, les positions ne sont plus très éloignées, autant sur le partage des revenus du streaming, les deux parties restent pour le moment irréconciliables.

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