Un dirigeant de Uber menace de dévoiler la vie privée des journalistes
Le numéro 2 de la société de VTC aurait évoqué, lors d'un dîner à New York, une cellule chargée de répliquer aux critiques émises contre Uber. Avant de revenir sur ses propos.
Ce dîner new-yorkais fait grincer des dents. Le numéro 2 de l'entreprise américaine de transport Uber a déclaré lors d'une réunion mondaine que sa société pourrait embaucher des personnes chargées de "chercher des casseroles" dans la vie des journalistes, révèle Buzzfeed (en anglais), mardi 18 novembre.
Un journaliste de Buzzfeed faisait partie des convives, ainsi qu'Arianna Huffington, la fondatrice du Huffington Post, ou encore l’acteur Edward Norton. Le dîner s'est tenu à New York (Etats-Unis), vendredi 14 novembre. Emil Michael, un des dirigeants de l'entreprise qui propose des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), concurrents des taxis, aurait alors évoqué un budget d'un million de dollars pour contrer les critiques émises par des journalistes envers Uber.
"Nous n'enquêterons jamais sur les journalistes"
Une cellule pourrait être chargée de fouiller "dans la vie privée des journalistes et de leurs familles". Alors pourquoi une telle volonté de traquer les journalistes ? Emil Michael n'a pas apprécié l'article d'une rédactrice, Sarah Lacy, sur la compagnie. La journaliste avait taxé Uber de misogynie après une campagne de communication finalement annulée. La société voulait proposer à ses clients à Lyon d'être conduits par de jeunes et jolies femmes, comme le rappelle le Huffington Post. En réponse à ces critiques, le numéro 2 de Uber a donc suggéré que la vie personnelle de cette journaliste pourrait être exposée. Et "personne ne saurait que ça vient de nous", aurait ajouté Emil Michael.
Ces propos ont provoqué un tollé. La journaliste concernée a réagi dans un article publié sur le site PandoDaily (en anglais). Elle explique qu'elle a été contactée par Emil Michael, qui a souhaité lui présenter ses excuses. Il lui a également envoyé un e-mail. "Je souhaitais vous présenter directement mes excuses (...) J'avais définitivement tort et je me sens confus (...). Encore une fois, pardon", peut-on lire.
Une porte-parole d'Uber a également posté sur Twitter un démenti au sujet d'une éventuelle cellule embauchée par Uber. "Nous n’avons jamais enquêté, n’enquêtons pas et n’enquêterons jamais sur les journalistes. Ces remarques sont très loin de notre approche."
We have not, do not and will not investigate journalists. Those remarks have no basis in the reality of our approach.
— Nairi Hourdajian (@NairiHourdaj) 18 Novembre 2014
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