CAC 40 : les grands patrons ont gagné moins en 2022, mais l'écart se creuse avec leurs salariés

Les salaires des grands patrons se portent toujours aussi bien. Le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest a dévoilé mardi 21 novembre son classement des rémunérations 2022. Il s'avère qu'en moyenne, un patron du CAC 40 a gagné l'an dernier 6,7 millions d'euros, ce qui veut donc dire que certains sont largement au-dessus.

Les dirigeants les mieux payés ne sont cependant pas ceux qui défraient la chronique. Bernard Charlès, le patron de Dassault Systèmes, arrive en tête du classement avec 33 millions d'euros gagnés. Il est suivi de Daniel Julien, de Téléperformance, avec 19,7 millions. Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, arrive troisième avec 19,6 millions, soit beaucoup moins qu'en 2021. Le patron du groupe automobile avait perçu il y a deux ans la somme record de 66,7 millions d'euros, selon les calculs de Proxinvest.

Le cas Tavares change la donne

La rémunération des patrons du CAC 40 a bien baissé par rapport à 2021, de 15 %. Cette baisse s'établit à 6% si l'on prend en compte le SBF120, les 120 plus grosses entreprises du pays. Malgré tout, cela est uniquement dû au cas de Carlos Tavares, qui n'a pas touché cette fois d'attribution exceptionnelle. Si l'on prend comme point de repère 2019, avant la pandémie Covid, il apparaît en effet que la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 est en hausse de 29%, et de 14% si l'on prend en compte les patrons du SBF120.

Les salaires des patrons augmentent donc, et ceux de leurs salariés également, mais pas aussi vite d'après le cabinet Proxinvest. Il a calculé ce qu'il appelle "la cohésion sociale", c'est-à-dire l'écart entre la rémunération du dirigeant et celle de ses salariés. Entre 2014 et 2022, la rémunération du patron a augmenté de 62%, contre 31% pour les salariés. Cela veut dire que les salaires des patrons ont augmenté deux fois plus vite.