Une factrice en retard dans sa tournée met le feu au courrier, l'expression d'un mal-être selon un syndicat
"Il y a plein de facteurs qui n'arrivent pas à terminer leur tournée. Certains perdent pied", assure un responsable de la CGT des activités postales et de télécommunications.
Elle a brûlé les lettres qui lui restaient. Une factrice qui ne parvenait pas à achever sa tournée a mis le feu à une partie du courrier qu'elle distribuait dans l'Aisne, indique L'Union (article pour abonnés), dans son édition du jeudi 20 octobre. "Des avis d’imposition se trouvaient parmi le lot de lettres parties en fumée", précise le quotidien local.
Cette factrice, une intérimaire âgée de 19 ans, a brûlé en plein champ les lettres destinées aux habitants des communes de Guignicourt, Prouvais et Amifontaine. La Poste et les Finances publiques ont porté plainte.
"Certains perdent pied"
La CGT des activités postales et de télécommunications voit dans ce geste l'expression d'un mal-être et alerte la direction. "Il y a plein de facteurs qui n'arrivent pas à terminer leur tournée. Certains perdent pied", affirme un syndicaliste, qui assure que cet incident est révélateur de la dégradation des conditions de travail au sein de La Poste.
Mardi matin, une factrice de 34 ans sous le coup d'une procédure disciplinaire, a tenté de se se suicider dans un centre courrier de Montpellier (Hérault). Ses jours ne sont pas en danger.
Des "situations de détresse individuelle"
Cet incident intervient également une semaine après l'alerte émise par huit cabinets d'expertise mandatés par le CHSCT de l'entreprise. Selon BFMTV, ils dénoncent, dans une lettre datée du 13 octobre, "la dégradation des conditions de travail et le mépris du dialogue social manifesté dans les différents secteurs et aux différentes échelles du groupe", parlant d'une "situation préoccupante du fait de la rapide dégradation de l'état de santé des agents".
Selon la chaîne d'information en continu, les experts évoquent une "aggravation de la pénibilité physique", des "cas de suicides", des "situations de détresse individuelle", de "fréquents conflits ouverts entre agents" et "un climat social délétère". Ils mettent en cause les "réorganisations permanentes qui réduisent les effectifs et soumettent les agents à des cadences accélérées".
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