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Vidéo Yves Hinnekint et Sarah Soilihi d'Opcalia : "L'objectif, c'est de ré-embarquer une jeunesse et de la faire rêver à nouveau"

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Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
France Télévisions

Invités de Jean-Paul Chapel dans ":L'éco", Yves Hinnekint est le directeur général d'Opcalia, et Sarah Soilihi est la responsable développement Terres D'emploi au sein de l'organisme de financement de la formation professionnelle. Ensemble, ils sont venus présenter les Olympiades des Terres d'Emploi, organisée vendredi 20 septembre au Stade de France, et ayant pour objectif d'insérer par le sport des jeunes dans un parcours de formation.

Yves Hinnekint est le directeur général d'Opcalia, un OPCO (Opérateur de Compétences). Sarah Soilihi, ancienne championne du monde de kick-boxing (2015) et ancienne championne de France de karaté semi-contact (2016), est la responsable nationale du projet "Une ville Terre d'emploi" au sein d'Opcalia.

Le projet "Une ville Terre d'emploi", porté par l'organisme de financement de la formation professionnelle, a pour objectif d'insérer les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville par les métiers du sport. 

Vendredi 20 septembre, sera ainsi organisée au Stade de France la première édition des Olympiades des Terres d'Emploi. Mais de quoi s'agit-il ? "L'objectif, c'est de ré-embarquer une jeunesse et de la faire rêver à nouveau", explique Yves Hinnekint. "On va s'occuper des 'nini', ni dans l'emploi, ni dans la formation. Et ce sont ces jeunes que l'on va réintégrer dans un parcours de formation pour les amener dans l'emploi. Ces jeunes qu'on ne trouve, bien souvent, ni à Pôle Emploi, ni dans les missions locales. Donc, on va les récupérer par des associations de quartiers"

"Ils ont entre 17 et 30 ans, et ils sont issus de quartiers difficiles... ?", interroge Jean-Paul Chapel. 

"Exactement !", répond Sarah Soilihi. "Je suis native des quartiers nords de Marseille, et le but, c'est d'aller tendre la main à ces jeunes des quartiers prioritaires de la ville, mais aussi des zones rurales que l'on oublie souvent, et qui ont les mêmes difficultés que les jeunes des quartiers populaires."

"Un taux de chômage bien plus élevé que la moyenne, deux à trois fois plus de chômeurs. Et des jeunes qui sont sans étude, sans formation. Vous vous êtes dit que le sport était une façon de les amener au travail ?", demande au DG d'Opcalia Jean-Paul Chapel.

"C'est un support, c'est un prétexte", lui répond Yves Hinnekint. "L'idée à chaque fois, et sur chaque promo régionale (on en est à quarante promos dans les régions), est d'avoir un parrain sportif, de les accompagner par le sport et de les faire revenir vers la formation. Et derrière, on leur trouve un métier, une entreprise, une formation par l'alternance."

Au sujet des parrains-marraines, Sarah Soilihi précise : "Chaque promotion a un parrain ou une marraine tout au long du parcours, qui est un sportif ou une sportive de haut niveau."

Pourquoi le sport est-il un bon vecteur ? Parce qu'"il inculque des valeurs. Ici, le sport est vraiment utilisé comme un alibi pour pouvoir resocialiser le jeune, lui réapprendre à vivre, la discipline, le collectif, l'esprit d'équipe... On utilise vraiment les valeurs du sport", affirme l'ancienne championne du monde de kick-boxing Sarah Soilihi.

Sidney Govou (footballeur), Jean-Marc Mormeck (boxeur) ou encore Sofiane Oumiha (boxeurfont, eux aussi, parties des sportifs engagés dans ce projet.

"Nos parrains montrent qu'il n'y a pas de fatalité, quelle que soit notre origine sociale, quel que soit le territoire dans lequel on naît, on a vraiment toutes les chances de notre côté dans ce beau pays qu'est la France", assure Sarah Soilihi.

Lors de ces Olympiades au Stade de France, privatisé pour l'occasion, il y aura, le vendredi 20 septembre matin, des jeux, des compétitions, et l'après-midi des témoignages et les récompenses des lauréats. Plus de 400 jeunes issus de quartiers prioritaires, de zones rurales, de Métropole et d'Outre-Mer présenteront leur parcours et la concrétisation de leurs projets futurs. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, sera également présente. 

"Quels métiers vont faire ces jeunes ?", interroge Jean-Paul Chapel.

"On les réinsère dans plusieurs métiers. Il y a l'hôtellerie, la restauration, la sécurité, l'animation...", explique la responsable nationale du projet "Une ville Terre d'emploi". "On essaie d'abord d'aller voir les entreprises, avant de mettre en place un projet Terre d'emploi. On s'assure que derrière il y aura un emploi, notre objectif n'est pas de frustrer les jeunes. Après s'être assurés que les entreprises embarquent avec nous dans ce projet, nous les réinsérons avec un parcours de professionnalisation."

"A la suite de cette formation, les jeunes ont bien évidemment un CDI à la clé", poursuit Sarah Soilihi. "Après un an d'existence de ce projet, on a près de 800 jeunes sur quarante villes qui ont été recrutés. L'objectif de demain est de mettre en place 1.000 jeunes formés d'ici la fin de l'année". 

L'interview s'est achevée sur "We Are The Champions" de Queen. 

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