La banque Dexia a déjà coûté 6,6 milliards d'euros à la France
Et la facture pourrait encore s'alourdir, selon la Cour des comptes.
Les déboires de la banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, ont coûté jusqu'à présent 6,6 milliards d'euros à la France, et cette facture pourrait s'alourdir si une recapitalisation était de nouveau nécessaire, selon un rapport de la Cour des comptes rendu public jeudi 18 juillet.
Une facture qui pourrait s'alourdir
Sauvé de la faillite à l'automne 2008, le groupe Dexia a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011. Sur les 6,6 milliards d'euros que ce dossier a coûté, 2,72 milliards ont été versés par l'Etat et le reste par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). La Cour estime que le coût est "au moins équivalent" pour la Belgique, sans plus de précisions. En effet, elle ne pouvait mener des investigations qu'en France.
La Cour des comptes anticipe "des risques persistants pour les finances publiques" à cause de fortes incertitudes, notamment l'évolution de la situation de la zone euro. Elle juge également "non négligeable" un risque de recapitalisation de la banque, susceptible d'alourdir la facture pour les Etats. Mais elle est incapable d'avancer un montant.
Une stratégie discutable et risquée
Dans ce rapport, la Cour éreinte également la gestion de la banque et estime que ses déboires n'ont pas uniquement été causés par les crises survenues à partir de 2007. Elle pointe notamment sa stratégie de croissance des années 2000.
Elle souligne que le plan stratégique adopté début 2006 fixait un objectif de croissance de l'activité de 10% par an pour la période 2005-2015. "Une telle stratégie augmentait les risques avec le développement de nouvelles activités à l'étranger", indique la Cour, qui ajoute que cette stratégie "a même été accélérée entre mi-2007 et mi-2008 alors que les premiers signes de la crise à l'été 2007 auraient dû inciter à la prudence".
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