Visite de François Hollande à Florange : "On n'a plus rien à se dire", estime le secrétaire général de la CGT au sein d'ArcelorMittal
François Hollande effectue ce lundi 17 octobre une visite à risque sur le site des hauts fourneaux d'ArcelorMittal à Florange. La CGT a décidé de boycotter l'entrevue.
François Hollande se rend ce lundi 17 octobre à Florange, en Moselle, où il visitera le site des hauts fourneaux d'ArcelorMittal pour réaffirmer qu'il a "respecté l'ensemble de (ses) engagements" pris lors de la campagne présidentielle de 2012. Lionel Burriello, secrétaire général de la CGT au sein d'ArcelorMittal, a réfuté sur franceinfo ce diagnostic et a annoncé que son syndicat avait décidé "de boycotter l'entrevue" avec le chef de l'Etat.
Franceinfo : Pourquoi vouloir boycotter l'entrevue avec François Hollande cette après-midi alors que les emplois ont été sauvés en dépit de la fermeture des hauts fourneaux en 2013 ?
Lionel Burriello : Nous avons décidé de boycotter l'entrevue avec le président de la République cet après-midi pour une raison simple et évidente, c'est que nous ne nous mettrons pas à la même table que ceux qui sont responsables de la fermeture de notre filière liquide et que ceux qui cautionnent l'accord social qui en a découlé.
Il faut savoir que sur les 629 suppressions d'emplois d'AcelorMittal , il y a encore certains salariés qui n'ont pas été mutés. Ils sont sur des postes non pérennes. On oublie toujours les mêmes, c'est à dire les prestataires. Sur les 629 suppressions d'emplois, on peut multiplier allègrement par 2,5 pour quantifier le nombre de suppressions d'emplois dans la vallée. Ça été un véritable désastre social.
Vous ne prenez pas en compte les 120 personnes embauchées depuis un an et demi ?
Il faut toujours comparer embauches et sorties. Sur l'année 2016, en quantifiant les embauches moins les sorties, on est à moins 54. On est dans une érosion des effectifs concernant Florange. Mittal c'est simple, c'est 1 000 emplois détruits par an et ça fait 10 ans qu'il est aux commandes. Donc ce sont 10 000 emplois (supprimés) en dix ans chez AcelorMittal en France alors qu'en contrepartie il a versé 13 milliards de dividendes en 10 ans.
Il y a pourtant eu 200 millions d'euros investis ?
Là aussi, il y a débat. Sur les 200 millions d'euros, c'est stipulé dans des documents officiels via la commission de suivi de l'accortd entre le gouvernement et le groupe, il n'y a que 53 millions qui ont été investis sur des investissements stratégiques qui permettent de pérenniser notre site.
Aujourd'hui, on avait l'opportunité de créer et de produire de l'acier propre avec (le projet) LYS, on ne s'est même pas donné l'opportunité de le faire ou en tout cas d'essayer. C'est dramatique. S'entretenir avec le président de la République ? Je crois que la boucle est bouclée, on n'a plus rien à se dire.
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