Vidéo "J'en pouvais plus, il fallait changer", "On est ravis qu'il s'installe ici" : quand un médecin quitte la ville pour la campagne (tout le village se mobilise)
C'est une installation qui va changer la vie d'un certain nombre de personnes : les quelque 500 habitants de ce village des Cévennes vont cesser de redouter le départ en retraite du médecin, et le jeune généraliste qui arrive pour l'épauler va connaître un rythme de travail très différent des urgences de Beauvais auxquelles il avait dû s'habituer... Extrait d'"Envoyé spécial" du 16 septembre 2021.
Dans ce village de Lozère, c'est un événement : l'installation d'un nouveau médecin. Alors quand le camion de déménagement arrive, tout Saint-Etienne-Vallée-Française est là pour donner un coup de main. "Des gens qu'on a déjà vus, d'autres que je n'ai même pas vus", constate le jeune généraliste, Matthieu Binet, arrivé avec sa compagne et ses deux enfants. C'est du bouche-à-oreille, on se dit 'Est-ce que tu peux venir ?' 'Oui, je peux venir'. Tout le monde se mobilise pour nous, donc c'est plutôt chaleureux."
Une région où "les gens font des dizaines de kilomètres pour avoir accès à un médecin"
Si le médecin peut se déclarer satisfait de l'accueil, les habitants, eux, ne cachent pas leur enthousiasme. "C'est magique, une installation comme ça, c'est super précieux." "On est ravis qu'il s'installe ici !" Ravis, et soulagés. Pour ce pompier père de famille, c'est "une bouffée d'oxygène" qui permet d'anticiper sereinement le départ à la retraite du médecin du village, le Dr Maréchal.
La présence d'un généraliste, "ça a une valeur essentielle" dans cette commune de 500 âmes nichée au cœur des Cévennes. Ici, dès qu'il y a un problème, les gens font des dizaines de kilomètres pour avoir accès à un médecin", rappelle un autre habitant.
"C'est des histoires de choix politiques, derrière. Donc ce désert [médical], il est construit, et nous, on se retrouve à vivre avec"
Un habitant de Saint-Etienne-Vallée-françaiseà "Envoyé spécial"
Quant au Dr Binet, après une dizaine d'années aux urgences de Beauvais, dans l'Oise, il n'est pas fâché d'avoir sauté le pas. "A la fin, confie-t-il avant de "craquer" à l'évocation de ces souvenirs, j'y allais à reculons. J'avais pas envie d'y aller ! Je faisais des cauchemars, je me réveillais en pleine nuit… Je m'imaginais toutes les galères qui pouvaient me tomber dessus."
"Aux urgences (...), on ne fait jamais de pause, (...) donc on en vient à être maltraitant, parce qu'il faut aller vite, perfuser vite… On n'a pas le temps de s'occuper des gens"
Matthieu Binet, généralisteà "Envoyé spécial""
Extrait de "Déserts médicaux : les nouveaux pionniers", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 16 septembre 2021.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.