Ce matin-là, Kadish est de sortie sur le littoral. La mission de ce mulet : récupérer les troncs d’arbres charriés par les tempêtes hivernales et venus s’échouer sur les plages de la Plaine orientale. Des troncs qui ne vont pas être évacués de la plage mais déposés sur les dunes afin de les consolider. Ici, on a décidé d’utiliser la traction animale pour nettoyer plutôt que des pelleteuses et autres camions, afin de préserver cet environnement fragile.L’animal, quand il nettoie les plages, il n’arrache pas toutes les petites herbes qui retiennent le sable, alors qu’un engin en passant ici va les arracher, les détériorer, et au fur et à mesure on perd des mètres et des mètres de plage.Mariline Coppolani MuletièreLa traction animale gagne du terrainUn peu plus loin, un autre mulet sillonne la plage avec deux gros sacs sur les flancs pour récupérer les déchets ramassés sur le sable par deux jeunes bénévoles, Angelina et Stella Maria : "Ça nous tient vraiment à cœur de faire ça, si ce n’est pas nous qui le faisons, personne ne le fera. On pense aux générations futures et à notre avenir".Une action qui a pu être organisée grâce à l’expertise en matière de traction animale d'un bureau d’études et de conseils. Terra d'Avvene a mis en place plusieurs autres projets utilisant des chevaux, des ânes ou des mulets, comme des actions de débardages dans les forêts de Corte ou encore la mise en place de la collecte des déchets des restaurants sur les plages de Calvi. Ici, une hippomobile a permis de se substituer à cinq camions poubelles. Reste un problème pour étendre l’utilisation de la traction animale sur l’île : le manque de muletiers formés à ce genre de travaux.