Après trois mois de fermeture, Youssef Gasti a retrouvé ses clients. Mais la crise lui a coûté très cher : 117 000 euros de chiffre d’affaires perdus, qui selon lui auraient dû être pris en charge par son assurance. "On me dit qu’en cas de perte d’exploitation, on est indemnisé, quand il y a impossibilité ou interdiction d’accès au restaurant", peste-t-il. Mais finalement, l’assurance ne lui a remboursé que ses cotisations. Menacé de fermeture, il a décidé de mener une action collective en justice avec d’autres restaurateurs.Des pertes hors de portée des assureursDans ce cabinet d’avocat, 17 collaborateurs travaillent à plein temps sur ces dossiers qui se multiplient. "On représente environ 700 clients, avance Me Elias Bourran. Les assureurs refusaient au départ toute communication. Ensuite, il y a eu des condamnations. Une partie d’entre eux souhaite maintenant négocier." Pour la Fédération Française des Assurances, impossible de dédommager tous les commerçants. On estime à 147 milliards d’euros le sinistre des pertes d’exploitation lié à la crise sanitaire, une somme hors de portée des assureurs.