Complément d'enquête : les virtuoses de la fausse note de frais
Les chefs d'entreprise mais aussi les salariés utilisent des notes de frais pour augmenter leur salaire ou faire profiter leur famille de restaurants et autres avantages. Extrait de "Complément d'enquête".
Fabrice est un chef d'entreprise gourmand. Le midi, il ne se refuse aucun restaurant. Il invite ses clients, ses amis et même sa famille. Officiellement, ce sont des déjeuners d'affaires. Pour ses factures, il change le nom et dit qu'il a déjeuné avec un autre chef d'entreprise. Les patrons trichent et les salariés ne sont pas en reste. Antoine, un commercial, déclarait des distances kilométriques inexistantes et accumulait ainsi un pécule pour des trajets qu'il n'avait jamais effectués. "Personne n'ira vérifier au kilomètre près ce que vous faites, sinon il y aurait un appareil électronique dans chaque voiture", affirme-t-il. À force, ça devient un jeu, voire une addiction. Grâce à cette combine, Antoine a augmenté son salaire mensuel de 1 000 euros net.
2 000 euros de sushis en 12 mois
En France, les frais professionnels s'élèvent à 11 milliards d'euros par an. Anne Cazeaux, inspectrice du recouvrement Urssaf, piste un amateur de restaurants japonais. "On est dans une période où il ne doit plus me fournir de justificatifs, mais m'expliquer pourquoi il va toujours au même restaurant, avec qui et comment." Cette personne suspecte a dépensé 2 000 euros de sushis en 12 mois. L'Urssaf redresse les entreprises trop laxistes avec leurs salariés.
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