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Portrait : "Illégitime", le parcours de Nesrine Slaoui, journaliste issue d'un milieu modeste

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Nesrine Slaoui est devenue journaliste après ses études à Sciences Po. Issue d'une famille modeste d'origine maghrébine, la journaliste s'est posée la question de sa légitimité. Elle signe son ouvrage "illégitime" aux éditions Fayard.
Portrait : Nesrine Slaoui, parcours d'une journaliste qui s'est sentie illégitime Nesrine Slaoui est devenue journaliste après ses études à Sciences Po. Issue d'une famille modeste d'origine maghrébine, la journaliste s'est posée la question de sa légitimité. Elle signe son ouvrage "illégitime" aux éditions Fayard. (France Info)
Article rédigé par franceinfo - Dominique Pépin, Philippe Maire, Pascal Crapoulet, Anne Cohen
France Télévisions

Nesrine Slaoui est devenue journaliste après ses études à Sciences Po. Issue d'une famille modeste d'origine maghrébine, la journaliste s'est posée la question de sa légitimité. Elle signe son ouvrage "illégitime" aux éditions Fayard. 

Nesrime Slaoui est journaliste. Après ses études à Sciences Po., la jeune femme, issue d'une famille modeste d'origine maghrébine, s'est posée la question de sa légitimité. Elle signe son ouvrage "illégitime" aux éditions Fayard. "J'ai encore le sentiment d'illégitimité, tous les jours, en permanence, j'ai choisi un métier où c'est compliqué de faire sa place. C'est un métier précaire quand on est jeune, il faut du temps". Originaire du sud de la France, Nesrime Slaoui confie son envie de "faire de grandes études" mais "on m'a dit que ce n'était pas pour moi, que c'était réservé aux Parisiens et à ceux qui appartenaient à une classe plus élevée". 

"La méritocratie n'existe pas

Un sentiment qui se traduit dans son comportement, confie la jeune femme au micro de Franceinfo : "je parle souvent vite, par peur d'agacer les gens, par peur de dire des choses qui ne sont pas intéressantes, par peur qu'on remarque peut-être un peu trop ma présence, il y a un rapport particulier à la parole". Pour se sentir légitime, "j'ai longtemps cru que le capital financier était le plus important (...) je pense que ce qui joue le plus c'est le capital culturel et le capital social, à savoir les relations qui nous permettent d'entrer dans le métier, notamment le journalisme", explique Nesrine Slaoui. La journaliste est "reconnaissante envers l'école de la République d'avoir eu ce parcours" tout en rejetant l'idée de la méritocratie : "j'ai conscience que mon travail a joué dans cette réussite, mais il n'y a pas que ça (...) je ne peux pas être érigée en modèle de méritocratie parce que la méritocratie n'existe pas". 

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