Emploi : la réforme Sapin inquiète les artisans
Présentée ce mercredi en Conseil des ministres, elle prévoit la possibilité d'exercer certains métiers comme celui de coiffeur avec moins de diplômes.
Ce mercredi, la loi Sapin II était présentée en Conseil des ministres, et certaines dispositions risquent de faire débat. Notamment la possibilité d'exercer certains métiers avec moins de diplômes. Coiffeurs, maçons, derrière chacun de leurs gestes, des années de formation. Caroline Stange est coiffeuse depuis plus de 20 ans. La précision des coups de ciseaux, mais aussi savoir faire les bons dosages pour les couleurs, tout cela, c'est ses études qui lui ont appris. "Il faut savoir les manipuler, il faut connaître le désir de la cliente et connaître le résultat. Ce n'est pas avec un CAP, en deux ans d'apprentissage qu'on va apprendre à utiliser ces produits correctement", explique la coiffeuse. Selon elle, même un CAP serait insuffisant pour exercer seul alors la possibilité d'envisager son métier aux personnes sans qualification la fait bondir.
Le secteur du bâtiment proteste aussi
Même son de cloche dans le secteur du bâtiment. Jean Ubérall est chef d'une entreprise de construction. Savoir lire un plan, utiliser les bons matériaux, des bases qui devraient rester obligatoires selon lui pour se lancer dans la construction. "Je pense que c'est catastrophique, c'est l'ouverture à tout et n'importe quoi. Ça va créer des sinistres, des malfaçons, des effondrements", explique Jean Ubérall. Un décret pour fixer les détails de l'ouverture de ces métiers devrait être publié dans les prochains mois, en attendant, des négociations sont en cours avec chacune des professions concernées.
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