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Violences conjugales : pour ou contre la levée du secret médical ?

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Violences conjugales : pour ou contre la levée du secret médical ?
Violences conjugales : pour ou contre la levée du secret médical ? Violences conjugales : pour ou contre la levée du secret médical ? (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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On dénombre 137 féminicides depuis le début de l'année en France. Des manifestations ont eu lieu dans toute la France contre les violences faites aux femmes, samedi 23 novembre. Les professionnels de santé doivent-ils outrepasser le secret médical pour mettre fin aux violences ? 

Le médecin généraliste et le chirurgien plastique sont deux praticiens souvent confrontés à des patientes victimes de violences conjugales. Alors, pour protéger les femmes battues, faut-il lever le secret médical ? La mesure divise. La relation de confiance avec la patiente serait-elle fragilisée ? Lever le secret médical permettrait-il de mieux protéger la victime ? "Non seulement ça mettrait en danger la relation médecin-patient, mais ces femmes ne se confieraient plus à leur médecin et ne pourraient plus être accompagnées", estime Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste. "Je pense qu'aujourd'hui, le secret médical protège l'agresseur et non la victime", estime quant à lui Dr Jacques Saboye, président de la Société française de chirurgie plastique.

"On ne peut pas continuer à taire les choses"

 Alors, quelles solutions envisagent ces médecins ? "Dans cette chaîne de prise en charge, police, gendarmerie, justice, le médecin a sa part. On ne peut pas, au nom du secret médical, continuer à taire les choses", tempête le chirurgien plasticien. Dr Gilles Lazimi, lui, plaide pour une meilleure formation des praticiens à la détection de violences conjugales. Aujourd'hui, un médecin doit rompre le secret médical pour signaler des violences, uniquement quand il s'agit d'un mineur. Le gouvernement doit annoncer une quarantaine de mesures sur le sujet dès lundi 25 novembre à Matignon par le Premier ministre lui-même. Au programme : la possibilité de saisir les armes d'un agresseur dès le premier dépôt de plainte, le durcissement des peines concernant les violences psychologiques et donc la levée du secret médical.

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