: Vidéo Retour sur une affaire hors-norme de viol par soumission chimique
9 personnes ont été arrêtées avant-hier en France dans une vaste affaire de viol. Un homme est soupçonné d'avoir drogué sa femme pendant des années pour la violer avec d'autres partenaires. Elle pensait avoir des absences. Elle était en fait soumise chimiquement. Son avocate raconte.
Marie est mariée depuis 1970 avec son époux, ils ont plusieurs enfants, une vie a priori "normale" sur le papier. Jusqu'à ce jour où Marie rentre de chez ses enfants et est informée par son mari qu'il est convoqué au commissariat pour "récupérer son téléphone portable". Marie est, elle aussi, convoquée pour être "entendue". "Il lui explique que pendant qu'elle était pas là, avec son téléphone, il a pris des photos sous les jupes d'une fille dans un supermarché. Mais vraiment il ne sait pas ce qu'il lui a pris", rapporte l'avocate de Marie.
"Toutes ses bases s'effondrent"
C’est au commissariat de police que Marie va finalement apprendre qu'elle est droguée depuis des années afin d'être livrée à d'autres hommes dans le lit conjugal, pendant son sommeil. "Toutes ses bases s'effondrent, toute sa vie, tout ce à quoi elle a cru s'effondre", dit l'avocate. L'époux de Marie échangeait avec d'autres hommes sur Internet et "filmait les actes de ses hommes sur son épouse endormie". Cela répond finalement à plusieurs interrogations que Marie avait : "Elle savait qu'elle avait des moments d'absences, son attention était attirée par le fait que parfois elle avait l'impression qu'elle dormait profondément", relate son avocate. Il lui arrivait aussi de tenir des propos "incohérents".
Parler de la soumission chimique
L'avocate de Marie insiste sur l'importance de parler de cette affaire afin de mettre la lumière sur une pratique qui ne se restreint pas seulement aux verres en boîte de nuit avec du GHB. "Il faut savoir qu'il est aussi tout à fait facile de donner des médicaments qui ont des effets puissants, hypnotiques puissants, comme des médicaments basiques, comme des antihistaminiques, comme des anxiolytiques, comme des bêtabloquants. Ce sont des médicaments que l'on retrouve dans nos pharmacies", développe l’avocate.
Plusieurs problèmes de société
Pour l'avocate, l'affaire met en exergue plusieurs problèmes de société, notamment une "pornographie galvaudée". "Ça ne surprend presque personne qu'un homme livre sa femme à d'autres hommes", regrette-t-elle. "Le deuxième problème que ça soulève, c'est que beaucoup disent : "Mais son mari était d'accord, moi je pensais pas que je la violais puisque c'était son mari qui me disait que je pouvais y aller." Cela souligne en effet la problématique du consentement, ici totalement ignoré. Faut-il rappeler qu'une femme n'appartient plus à son mari depuis la nuit des temps ? C'est ce que se demande l'avocate. Elle précise : "Le consentement doit être cherché avec la personne avec laquelle on a une relation."
Elle tient aujourd'hui à ce qu'une alerte d'envergure soit lancée : selon elle, la soumission chimique touche tous les milieux professionnels et tous les milieux sociaux.
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