États-Unis : il y a 53 ans avait lieu la première marche de Selma
Les marches de Selma ont été un pivot historique dans la lutte pour le droit de vote des Africains-Américains aux États-Unis.
Il y a 53 ans, le 7 mars 1965, plusieurs centaines de personnes quittent la ville de Selma, en Alabama, en direction de Montgomery, la capitale de l’État. Ils manifestent pour le droit de vote des Africains-Américains. Même si depuis 1964, avec le Civil Rights Act, la ségrégation raciale est officiellement interdite, la réalité est tout autre. Dans les États du Sud en particulier, la ségrégation reste encore forte. À Selma, seulement 2% des Noirs sont inscrits sur les listes électorales.
Le périple des manifestants est toutefois stoppé sur le pont Edmund Pettus. La manifestation pacifique est alors réprimée dans le sang par la police de l’État et dix-sept personnes sont blessées. Ce jour est surnommé le "Dimanche Sanglant".
Une marche semée d’embûches
Le 9 mars, un nouveau cortège de plus de 2 000 personnes emmené par Martin Luther King quitte Selma. Face à une route bloquée par les autorités qui les empêche de continuer, le cortège s’arrête sur le pont Edmund Pettus pour prier. Le 15, le président Lyndon B. Johnson prononce un discours à la télévision dans lequel il apporte son soutien aux manifestants de Selma et appelle à l'adoption d'un nouveau projet de loi sur le droit de vote.
Le 21, une troisième marche est organisée. Conduits à nouveau par Martin Luther King, les manifestants reprennent la route. Ils sont environ 2 000 à leur départ de Selma et 80 kilomètres plus loin et quatre jours plus tard, ils sont près de 50 000 à leur arrivée à Montgomery. "Le monde entier sait aujourd’hui que nous sommes là et que nous tenons devant les forces du pouvoir dans l’État de l’Alabama en disant que nous ne laisserons personne nous détourner." prononçait alors Martin Luther King dans un discours retransmis à la télévision.
Le droit de vote des Africains-Américains sera officiellement garanti le 6 août 1965, cinq mois après la première marche.
"La marche n'est pas encore terminée"
Les marches de Selma ont été un tournant dans la lutte pour le droit de vote des Africains-Américains aux États-Unis. Pour le président Lyndon B. Johnson, "le vrai héros de cette lutte, c’est le Noir américain. Ses actions et ses manifestations, son courage à risquer sa sécurité et même à risquer sa vie ont réveillé les consciences de cette nation."
En 2015, lors de la commémoration du le cinquantenaire de la première marche, Barack Obama a tenu à rappeler ce pivot historique : "Ce qu’ils ont fait ici retentira à travers les siècles". Et d’ajouter que "la marche n'est pas encore terminée, que nous n'avons pas encore gagné la course et ça, nous devons l'accepter pour atteindre cette destination sacrée ou nous serons jugés sur notre personnalité."
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