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Condamnation des époux Fillon : "La justice ne se rend pas dans les médias, ni par des grandes déclarations outrées de la défense", estime le syndicat USM

Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats, rappelle à l'attention de la défense de l'ancien Premier ministre et de son épouse que, "quand on est devant un tribunal, il faut une défense qui soit juridique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien Premier minictre François Fillon et son épouse Pénélope arrive au tribunal, le 29 juin 2020, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

François Fillon a été condamné lundi 29 juin à cinq ans de prison dont deux ferme pour détournement de fonds publics dans l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse Pénélope Fillon, condamnée elle à 3 ans de prison avec sursis. Le couple a immédiatement fait appel de cette décision rendue par le parquet national financier à Paris.

Un risque de prescription de l'affaire fillon

"La justice ne se rend pas dans les médias, ni par des grandes déclarations outrées de la défense", a réagi lundi sur franceinfo Céline Parisot, présidente de l'Union Syndicale des Magistrats (USM), premier syndicat de la magistrature, après les déclaration d'Antonin Lévy, l'avocat des époux Fillon, parlant des conditions "ubuesques, scandaleuses, surprenantes" dans lequel ces investigations ont eu lieu dans cette affaire. L'avocat faisait allusion aux déclarations d'Eliane Houlette, l'ancienne magistrate du PNF devant la commission parlementaire, évoquant des pressions procédurales de sa hiérarchie.

"C'est assez facile de se prévaloir de ce type d'éléments, alors que ce que l'on prétend que madame Houlette dénonce devant la commission parlementaire est un fonctionnement qui est prévu par la loi", argumente Céline Parisot. "Le parquet général peut demander des informations au parquet de son ressort. Il peut donner des instructions au parquet de son ressort. Il peut attirer l'attention sur des difficultés juridiques, poursuit la présidente de l'Union Syndicale des Magistrats. Dans ce dossier, il y avait un problème de prescription qui imposait de saisir un juge d'instruction, sinon l'affaire risquait d'être prescrite. C'est le rôle du parquet général de procéder à ce genre d'alerte pour les parquets de son ressort.", a-t-elle insisté.

"Un battage médiatique extrêmement important"

Céline Parisot estime que dans cette affaire, "les magistrats se sont astreints à ne s'intéresser justement qu'à ce qu'il y avait dans ce dossier et certainement pas à ce qui pouvait être dit par ailleurs, dans les médias". Selon la responsable syndicale, les magistrats se sont attachés à ce "qu'il y avait dans le dossier et les déclarations qui ont pu être faites à l'audience, et aux faits qui sont reprochés aux époux Fillon et non pas ce que l'on veut faire dire à ce dossier, ni la manière dont on veut s'en servir politiquement".

La présidente de l'USM reconnaît qu'il y a eu "un battage médiatique extrêmement important, mais qui était de l'ordre d'une défense politique". Elle rappelle à l'attention de la défense des époux Fillon que, "quand on est devant un tribunal, il faut une défense qui soit juridique".

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