Affaire Fillon : l'ex-Premier ministre condamné à cinq ans de prison dont 2 ans ferme, sa femme à 3 ans avec sursis pour des emplois fictifs
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu, lundi, un jugement très attendu. Les avocats du couple et de Marc Joulaud, l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée, également condamné, ont déjà annoncé leur intention de faire appel.
Le suspense n'a pas duré longtemps et le couperet est tombé rapidement. L'ancien Premier ministre François Fillon a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme – non aménageables –, une amende de 375 000 euros et dix ans d'inéligibilité, dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse. Cette dernière a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. Quant à Marc Joulaud, l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis, 20 000 euros d'amende avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.
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Dès la sortie de l'audience, les avocats de la défense ont annoncé leur intention de faire appel. Ils avaient demandé la réouverture des débats, pour faire la lumière sur d'éventuelles "pressions" pendant l'enquête, mais le tribunal a rejeté la demande en quelques secondes. La présidente du tribunal a immédiatement enchaîné en annonçant que les trois prévenus étaient reconnus coupables, notamment de détournement de fonds publics, avant d'égréner ses motivations.
"Une embauche de complaisance"
Pour le tribunal, les contrats d'assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari, puis de Marc Joulaud, entre 1998 et 2013, n'avaient "aucune consistance" et ne répondaient à "aucun besoin". Le tribunal a également considéré que la rémunération de Penelope Fillon "absorbait le maximum possible et était sans proportion avec ses activités". "Rien n'aurait pu justifier la rémunération perçue", a insisté la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, d'une voix douce mais ferme, avec un débit rapide.
Les époux Fillon sont également condamnés pour les emplois fictifs, en 2006 et 2007, de leurs deux enfants aînés Marie et Charles, embauchés comme assistants parlementaires de leur père quand il était sénateur. Ils sont aussi reconnus coupables de complicité et de recel d'abus de biens sociaux, pour l'emploi fictif de Penelope Fillon à la Revue des deux mondes, un titre appartenant à un ami de François Fillon. "Il s'agissait donc d'une embauche de complaisance destinée à apporter un complément de rémunération au couple Fillon au sortir de Matignon", a résumé la présidente du tribunal à propos de cet emploi. En revanche, l'ancien Premier ministre a été relaxé pour ne pas avoir déclaré un prêt de 50 000 euros en 2012.
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