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John le Carré, maître du roman d'espionnage, est mort à l'âge de 89 ans

L'agent de l'auteur de "L'Espion qui venait du froid" a annoncé la nouvelle sur les réseaux sociaux dimanche soir. Selon son épouse et leurs quatre enfants, John Le Carré, David Cornwell de son vrai nom, a succombé à une pneumonie.

Article rédigé par franceinfo
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Le romancier britannique John le Carré lors d'une cérémonie à Stockholm (Suède), le 30 janvier 2020. (CLAUDIO BRESCIANI / TT NEWS AGENCY / AFP)

Il était mondialement connu pour ses romans d'espionnage, de La Taupe à L'Espion qui venait du froid en passant par Le Tailleur de Panama. Le romancier britannique John le Carré est mort à l'âge de 89 ans, a annoncé son agent sur les réseaux sociaux, dimanche 13 décembre. "C'est avec une grande tristesse que je dois annoncer que David Cornwell, connu dans le monde sous le nom de John le Carré, est décédé après une courte maladie (non liée au Covid-19) en Cornouailles samedi soir, le 12 décembre 2020. Il avait 89 ans. Nos pensées vont à ses quatre fils, à leurs familles et à sa chère épouse, Jane", écrit Jonny Geller, PDG du groupe Curtis Brown, agence artistique basée à Londres.

Ancien agent secret

John le Carré écrivait en connaissance de cause : il avait vraiment travaillé pour les services secrets britanniques alors qu'il étudiait l'allemand en Suisse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Des années passées à envoyer ses agents en mission de l'autre côté du rideau de fer depuis un bureau du MI5. Il n'en tirait aucun titre de gloire : "Je suis juste un écrivain qui fut, brièvement, espion."

Dans les années 1960, il avait commencé à publier des romans d'espionnage. Loin du glamour de James Bond, les héros de ses romans étaient enfermés dans la jungle des miroirs du renseignement britannique après la trahison de Kim Philby, parti pour Moscou en 1963.

La consécration était venue quelques années plus tard avec l'accueil triomphal réservé à son troisième ouvrage, L'Espion qui venait du froid paru en 1963, le récit d'un espion britannique sacrifié pour un ancien nazi devenu communiste et "taupe" des services britanniques. Autre maître du genre, Graham Greene avait salué "la meilleure histoire d'espions jamais lue". D'autres histoires mondialement célèbres avaient suivi, parfois adaptées au cinéma, comme La Taupe, qui met en scène son héros récurrent, l'agent George Smiley.

Les espions britanniques le lisaient

A ses yeux, la Guerre froide était un "Miroir aux espions" (le nom de l'un de ses romans paru en 1965), où il n'y avait aucun héros et où la morale pouvait être achetée, aussi bien à Moscou qu'à Berlin, Washington et Londres.

Les espions britanniques ne supportaient pas que Le Carré décrive le service secret - le MI6 - comme incompétent, sans pitié et corrompu, mais ils continuaient à lire ses romans. Parmi ses millions de lecteurs fidèles figuraient aussi l'ancien président américain George H.W. Bush et l'ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher.

La fin de la guerre froide, son principal fonds de commerce, n'avait pas tari son imagination. Après la chute du mur, il s'était focalisé sur ce qu'il considérait comme la corruption dans un ordre mondial dominé par les Etats-Unis. Ses livres avaient traité alors du trafic d'armes (Le Directeur de nuit), des laboratoires pharmaceutiques (La Constance du jardinier) ou encore du terrorisme (Une amitié absolue).

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