Dans la peau d'un collectionneur à la Fiac, la foire internationale d'art contemporain
La Fiac a débuté jeudi 17 octobre, au Grand Palais, à Paris. Visite guidée avec un collectionneur d'art contemporain.
Au premier étage du Grand Palais, là où se trouvent les petites galeries et les artistes émergents, Alain Servais débute son parcours à la Fiac, qui a ouvert jeudi 17 octobre à Paris. Plus de 75 000 visiteurs vont se rendre à cette foire internationale d'art contemporain, qui dure quatre jours.
Le banquier d’affaires belge de 56 ans collectionne l’art contemporain depuis plus de 20 ans. Il regrette que la Fiac, comme d’autres foires, se soit transformée en supermarché de l’art mais il continue toutefois d’y faire des achats. "J'en fais chaque année, mais cela demande un peu de recherches, un peu de temps", indique Alain Servais. "On fait d'abord un premier passage parmi les oeuvres. J'aime bien faire ensuite un deuxième passage, où je demande à des amis ou des gens que je respecte ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont aimé."
Ce premier passage le laisse un peu déçu. Alain Servais ne collectionne ni peintures, ni dessins, il leur préfère les installations, la vidéo, les performances… Des oeuvres plus susceptibles, selon lui, de parler du monde dans lequel nous vivons, mais plutôt rares à la Fiac. "Je connais beaucoup de galeries qui ont des programmes intéressants, mais qui amènent ici ce que j'appellerais du matériel d'art assez conventionnel : des peintures décoratives, qui sont très manifestement destinées à payer les loyers et les factures d'électricité. Cela m'irrite un petit peu !", avoue le collectionneur.
La pression de la foule
Au rez-de-chaussée du Grand Palais, sous la verrière, c’est un tout autre univers. "La Fiac a ses codes et, comme on a les Champs-Elysées à Paris, on a aussi les Champs-Elysées à la Fiac également. Tous les grands marchands sont rassemblés autour de l'avenue centrale avec des allées parallèles, qui rappellent l'avenue Montaigne, où l'on a des galeristes un peu moins puissants."
Dans cette allée centrale où sont exposées les valeurs sûres, le regard d’Alain Servais s’arrête sur une œuvre. "C'est un magnifique vase ancien de Grayson Perry, un artiste que j'aime beaucoup", continue Alain Servais. "C'est assez drôle parce que j'ai failli acheter ce vase en salle de ventes, et on le voit à la Fiac maintenant. Mais je ne regrette rien, il était trop cher à l'époque."
On a l'impression de ne pas être seul et que si on ne se décide pas rapidement, on risque de rater l'occasion.
Alain Servaisà franceinfo
Ici, la foule est dense, il faut se frayer un chemin pour avancer. "Le fait de se frotter contre beaucoup de gens augmente la pression à l'achat. Cela fait partie du marketing", avoue le collectionneur. A la veille de l’ouverture de la Fiac, Alain Servais a acheté sur une autre foire, pour 15 000 dollars, une œuvre d’un collectif indonésien. Après Paris, il se rendra à Turin, Madrid et Amsterdam.
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