Police : au cœur d’une cité sensible
La police de sécurité du quotidien, présentée ce jeudi 8 février, concernera à terme 60 “quartiers de reconquête républicaine”, 15 dès le mois de septembre. Parmi eux, les Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essonne), au sud-est de Paris.
Quartier des Tarterêts, sur les hauteurs de Corbeil-Essonnes (Essonne). Entrer dans ce quartier, c’est le début d’un face-à-face quotidien pour ces jeunes policiers. Dès leur arrivée, ils sont repérés. Dans ce hall en pleine semaine, quatre garçons âgés de 12 à 14 ans, soupçonnés d’être impliqués dans un trafic de cannabis. Dans le quartier, au moins cinq points de vente sont répertoriés. Lutter contre les trafics, contrôler les identités, c’est le quotidien des policiers dans ce quartier où vivent 10 000 personnes dont près de la moitié a moins de 20 ans. Et un taux de chômage record : près de 15 %.
Défiance grandissante
Le major Patrick connait le secteur par cœur ; il y travaille depuis 28 ans. ”Dans un quartier exposé comme celui-là, c’est impossible de rétablir le contact”, regrette le policier. Ici, la police n’est pas la bienvenue. Une défiance qui n’a cessé de grandir, selon certains habitants. “Le problème, c’est que s’ils persistent avec les contrôles au faciès, ils n’auront jamais de répit, leurs voitures se feront toujours caillasser, ils auront des problèmes avec les jeunes”, témoigne un habitant. Chez les policiers, l’inquiétude grandit : les violences contre les policiers ont plus que doublé en un an dans le quartier.
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