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Vidéo Sécheresse : la présidente de la FNSEA déplore une situation "exceptionnelle"

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Article rédigé par franceinfo
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Selon la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, "plus de 50 départements seront reconnus en calamité sécheresse" par l'Etat, ce qui "déclenchera un certain nombre d'aides". Elle réclame "dans l'immédiat" l'exonération "des taxes foncières" afin de donner aux agriculteurs "un ballon d'oxygène de trésorerie".

La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions françaises est "exceptionnelle", alerte ce vendredi sur franceinfo la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. "Et comme notre activité est à ciel ouvert, on prend tout en pleine face", s'inquiète-t-elle. Dans certains départements, la terre est si "dure" que "les agriculteurs n'arrivent même pas à semer leur colza ou le blé", explique Christiane Lambert. Selon elle, "plus de 50 départements seront reconnus en calamité sécheresse" par l'Etat, ce qui "déclenchera un certain nombre d'aides". La présidente de la FNSEA réclame toutefois "dans l'immédiat" l'exonération "des taxes foncières" afin de donner aux agriculteurs "un ballon d'oxygène de trésorerie".

franceinfo : Cela fait combien de temps qu'on n'avait pas connu une telle sécheresse en France ?

Christiane Lambert : Deux années références sont évoquées, 1976 et 2003. Cette année, nous avons un cumul de deux phénomènes : le record de nombre de jours sans pluie dans certaines régions et le record du nombre de jours caniculaires, c'est-à-dire des températures supérieures à 35 degrés. Dans certains départements, comme la Haute-Saône ou les Vosges, il n'a pas plu depuis début juillet. Quand il y a eu fin juillet, début août des températures caniculaires de 38, 40 ou 42 degrés, ça a tout grillé d'un seul coup. Habituellement, il y a des pluies d'automne en septembre. Cette année, le mois de septembre a battu les records de chaleur de 1930, donc c'est exceptionnel toutes catégories. Et comme notre activité est à ciel ouvert, on prend tout en pleine face.

C'est dans le Grand Est qu'on souffre le plus aujourd'hui ?

C'est dans le Grand Est qu'on souffre le plus, mais c'est descendu également en Bourgogne, en Franche-Comté, en Rhône-Alpes, dans les Pays-de-la-Loire. Aujourd'hui, toutes les régions, les unes après les autres sont touchées. Même en Ile-de-France, il n'a pas plu en Seine-et-Marne et dans l'Essonne depuis la mi-juillet. Les agriculteurs n'arrivent même pas à semer leur colza ou le blé. Les terres sont tellement sèches qu'aucun outil ne peut rentrer. La terre est trop dure.

Les éleveurs sont particulièrement touchés par cette sécheresse ?

Tous les agriculteurs souffrent mais la plus grosse difficulté pour les éleveurs c'est qu'il y a un manque de fourrage pour les animaux. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) ont organisé une "solidarité fourrage", une sorte de plateforme département par département : déclarez si vous avez du fourrage, de la paille, du foin, toute matière qui peut être utilisée. Nous invitons aussi à limiter la spéculation : il y a aujourd'hui des marchands de paille qui spéculent, qui ont triplé le prix et ça ce n'est pas normal.

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume se rend vendredi dans la Meuse, où il doit annoncer un plan de calamité agricole. De quoi s'agit-il ?

Il s'agit de faire des expertises département par département, faire constater par l'administration qu'il y a une situation de grande sécheresse, faire ensuite remontrer les dossiers au plan national au sein d'une commission qui examinera début décembre les situations département par département. Nous savons qu'il y aura plus de 50 départements qui seront reconnus en calamité sécheresse, ce qui déclenchera l'accès à un certain nombre d'aides. Mais cela prendra du temps, donc dans l'immédiat nous demandons l'exonération des taxes foncières que paient les agriculteurs pour leur donner un ballon d'oxygène de trésorerie.

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