: Vidéo Incendie à Rouen : "On a vraiment l'impression de travailler pour rien", témoigne un éleveur
Agriculteur près de Rouen, Jean-Marc est contraint de jeter son lait suite à un arrêté préfectoral publié après l'incendie de l'usine Lubrizol. Il raconte à Brut comment il vit cette situation.
"J'ai pas de résultats d'analyses (…) donc pour l'instant, je préfère me dire qu'il vaut mieux jeter le lait que de tuer quelqu'un, peut-être."
Jean-Marc est l'un des agriculteurs des 112 communes qui ne peuvent plus exploiter leur production depuis un arrêté préfectoral publié suite à l'incendie survenu dans l'usine de Lubrizol. "C'est pas notre boulot de jeter du lait", lance l'agriculteur, affecté. Et ce drame a en effet des conséquences directes sur son métier.
Dans sa cuve, Jean-Marc estime qu'il y a près de 3500 litres soit la production de deux jours de ses vaches laitières. Les 3500 litres de lait sont donc jetés sans savoir s'il est contaminé ou non, par principe de précaution. "Je suis pas éleveur pour jeter ma production." L'impact principal pour cet éleveur : la perte de lait. "On a vraiment l'impression de travailler pour rien sans avoir nos réponses", regrette Jean-Marc. Il faut à peu près 48 heures pour qu'une vache synthétise le lait à partir de son alimentation.
1500 euros de perte tous les deux jours
Jean-Marc aurait également souhaité que le lait jeté soit collecté et que la coopérative se charge de la destruction. En effet, le lait est jeté et part avec les effluents dans les fosses à lisier. "Le problème, c'est qu'un jour, il faudra le répandre et selon les analyses qui sortiront, où on l'épandra, je sais pas", explique l'éleveur En jetant cette quantité de lait, Jean-Marc perd 1500 euros tous les deux jours.
Et après ?
Les agriculteurs qui ne peuvent pas vendre leur production seront totalement indemnisés, a précisé le ministre de l'Agriculture.
Ce qu'on veut surtout, c'est être payés de nos produits.
Jean-Marcà Brut.
"On nous parlait aussi et c'est ce qui me fait peur, d'avance de trésorerie (…) c'est pas ce que je demande", indique Jean-Marc avant de conclure : "Des crédits on en a par-dessus la tête, ce qu'on veut surtout, c'est être payés de nos produits, être indemnisés comme quand on fait notre travail et point."
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