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Vidéo Comment "on a tué la promesse de réforme" de l'usage des pesticides : "Pièces à conviction" revient sur l'échec du plan Ecophyto

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Comment "on a tué la promesse de réforme de l'usage des phytosanitaires" : "Pièces à conviction" revient sur l'échec du plan Ecophyto
Comment "on a tué la promesse de réforme de l'usage des phytosanitaires" : "Pièces à conviction" revient sur l'échec du plan Ecophyto Comment "on a tué la promesse de réforme de l'usage des phytosanitaires" : "Pièces à conviction" revient sur l'échec du plan Ecophyto
Article rédigé par France 3
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Comment encourager les agriculteurs à utiliser moins de produits phytosanitaires ? Existe-t-il en France une réelle volonté politique dans ce sens ? Le magazine "Pièces à conviction" du 25 mars 2020 revient sur l'échec du plan Ecophyto, qui prévoyait de réduire de moitié l'usage des pesticides en dix ans.

Comment favoriser des pratiques agricoles moins nocives pour l'environnement et la santé ? Comment faire pour encourager les agriculteurs à réduire leur consommation de pesticides ? Il y a bien eu une tentative, en 2007, avec le plan Ecophyto, qui avait pour objectif de la faire baisser de moitié en dix ans. Bilan, en 2017 : une augmentation de 25%. Alors, on peut se demander s'il existe en France une réelle volonté politique de résister aux lobbies qui n'ont pas intérêt à ce changement...

En 2007, quand Jean-François Borloo lance ce plan ambitieux, il convie des ONG aux côtés des syndicats agricoles. François Veillerette était présent. Il dirige Générations Futures, une ONG opposée à l'emploi des pesticides. Le militant se rappelle comment les représentants de la FNSEA, le principal syndicat agricole, ont manœuvré pour faire rajouter "si possible" dans la phrase fixant à 50% l'objectif de réduction du recours aux pesticides : "Ça voulait dire que déjà, il y avait une volonté de trouver des échappatoires à cet objectif avant même d’avoir commencé à le mettre en œuvre."

Une seule mesure contraignante... annulée par deux fois

Cinq ans plus tard, à mi-parcours, le ministère de l'Agriculture publie des chiffres – mauvais. Aucune baisse du recours aux phytosanitaires, mais une augmentation de 5%. A l'Assemblée nationale, un député s'en inquiète. Dominique Potier est aussi agriculteur. Pour lui, il ne suffit pas d'encourager les bonnes pratiques, il faudrait sanctionner les vendeurs de produits chimiques. Il propose de laisser cinq ans aux entreprises phytosanitaires pour réduire leurs ventes de 25%, et d'instaurer une pénalité pour celles qui n'auront pas réussi.

En 2014, le député croit avoir obtenu l'adhésion du monde agricole. La mesure est votée... et annulée après un recours auprès du Conseil d'Etat, déposé par les lobbies des fabricants et vendeurs de pesticides. Il réussit à la faire repasser en 2017. Mais cette fois, c'est le gouvernement qui annule les sanctions prévues. "C'était la seule mesure contraignante du plan Ecophyto II", déplore Dominique Potier, qui pointe "une incapacité de la puissance publique à tenir parole".

Extrait de "Les agriculteurs vont-ils sauver la planète ?", un document à voir dans "Pièces à conviction" le 25 mars 2020.

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