Cet article date de plus de cinq ans.

Témoignage : le cri d'alarme d'une veuve d'agriculteur

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min - vidéo : 4min
Témoignage : le cri d'alarme d'une veuve d'agriculteur
Témoignage : le cri d'alarme d'une veuve d'agriculteur Témoignage : le cri d'alarme d'une veuve d'agriculteur (France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

En 2018, les installations d'agriculteurs sont reparties à la baisse. La profession souffre. France 2 a recueilli le témoignage d'une jeune femme de 26 ans dont le mari s'est suicidé il y a deux ans. Elle prend la parole pour alerter sur le drame des campagnes.

À bientôt 27 ans, Camille Beaurain est veuve. Son mari agriculteur s'est suicidé il y a deux ans. Elle garde de lui des images souvenirs épinglées sur le réfrigérateur. Tous les deux s'occupent d'une exploitation de 50 hectares et d'un élevage de cochons en Picardie. Ils reprennent le domaine familial, mais rapidement, les dettes s'accumulent. Augustin, le mari, craque face à la pression. Chute du prix du porc, invasion de rats, sécheresse... Autant de raisons qui pénalisent l'exploitation. Les banques ne suivent plus le couple.

Un sentiment d'abandon

Augustin fait une première tentative de suicide en février 2016. Un an et demi plus tard, il embrasse sa femme et court vers le grenier de son hangar, où il met fin à ses jours. Camille Beaurain a voulu écrire un livre pour raconter son histoire. Dans son livre, intitulé Tu m'as laissée en vie (édition Le Cherche Midi), elle raconte les difficultés des agriculteurs et le jour où son couple fait appel à la solidarité de la Mutualité sociale agricole. Camille n'habite plus dans la ferme qu'elle occupait avec son mari. Elle a dû déménager à la suite de son décès. Elle dit ne pas lui en vouloir. Elle réussit même à comprendre les motivations de ceux qui passent à l'acte. Pour le moment, Camille Beaurain garde des enfants pour gagner sa vie, mais compte reprendre l'activité sur les terres de son mari en janvier 2020.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.