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Scandale sanitaire du chlordécone : 500 Antillais demandent à l'Etat la reconnaissance du préjudice d'anxiété

L'avocat des 500 personnes estime sur franceinfo qu'il s'agit d'une première étape avant une possible poursuite de l'État devant la justice. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une bananeraie en Guadeloupe.  (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

Plusieurs associations ont envoyé mardi 3 décembre un courrier au Premier ministre Edouard Philippe pour demander à l'Etat de reconnaître un préjudice moral d'anxiété pour 500 habitants des Antilles exposés au chlordécone, a appris franceinfo auprès de leur avocat Christophe Lèguevaques. Il s'agit d'une première étape avant une éventuelle poursuite de l'État devant le tribunal administratif de Paris.

Un pesticide utilisé pendant près de 20 ans

Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN), l’association guadeloupéenne "Vivre" et le collectif "Lyannaj pou depolye matinik" ont initié en septembre dernier une action collective, afin de faire reconnaître la responsabilité de l'État dans le scandale sanitaire du chlordécone aux Antilles. Ce pesticide toxique pour l’homme a été utilisé entre 1972 et 1993 pour combattre un insecte dévastant les bananeraies antillaises. Or, sa dangerosité avait été dénoncée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès la fin des années 70. Selon Santé publique France, plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et en Martinique est contaminée par le chlordécone.

"A ce jour, plus de 2 000 personnes se sont inscrites à cette action collective", précise Christophe Lèguevaques dans sa lettre au Premier ministre, et "je suis en mesure de vous adresser les 500 premières demandes préalables en indemnisation du préjudice moral d'anxiété. D'autres demandes suivront en janvier 2020."

"C’est le préjudice d’anxiété qui est visé", a expliqué l'avocat à franceinfo, "sur le même modèle que le scandale de l’amiante. Il n’est pas nécessaire d’être malade pour participer à cette action collective, cela concerne les personnes qui ont été exposées au chlordécone et qui craignent de tomber un jour malade."

L'Etat est "le premier responsable" de la pollution au chlordécone, selon les premières conclusions d'un rapport d'une commission d'enquête parlementaire présentées le 26 novembre.

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