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Salon de l'agriculture : au chevet du "stress" des animaux et des éleveurs avec un vétérinaire de la plus grande ferme de France

Ils sont douze vétérinaires à se relayer au Salon de l'agriculture, à Paris, cette année. Parmi eux : Édouard Grosbois venu d'Épinac, en Saône-et-Loire.

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le vétérinaire bourguignon Édouard Grosbois officie au Salon de l'agriculture 2018 à Paris. (GUILLAUME GAVEN / RADIO FRANCE)

Ce ne sont pas les "stars" du Salon de l'agriculture, mais ils sont indispensables. Au milieu des animaux et des éleveurs, les vétérinaires montent la garde. Ils sont douze au total à se relayer nuits et jours pour veiller sur les bêtes, souvent stressées et parfois malades. Édouard Grosbois, vétérinaire en Bourgogne, officie dans le hall des bovins et des ovins du Salon cette année.

Édouard Grosbois, vétérinaire en Bourgogne et au Salon de l'agriculture : un reportage signé Guillaume Gaven

"Il y a un appel pour un taureau qui ne mange pas". La journée de garde se poursuit pour Édouard Grosbois. Le vétérinaire attrape son stéthoscope et son thermomètre et file voir le malade. "On m'a demandé de venir faire les soins pendant 48 heures", explique ce quadragénaire qui a laissé son cabinet vétérinaire d'Épinac, en Saône-et-Loire, le temps de cette garde un peu spéciale.

"Donc, lui ne mange pas trop ?", s'enquiert-il auprès de l'éleveur. "On a trouvé ses urines un peu foncées, répond celui-ci un peu inquiet. Ce matin, on lui a donné du foin et il n'a pas trop mangé. Là, je vois qu'il rumine, mais je ne le trouve pas en forme. Il a la truffe chaude." Le taureau est levé pour un examen clinique sur place. Verdict : "Il n'a pas de température", indique le vétérinaire qui décide de l'ausculter par mesure de précaution.

La foule et le bruit perturbent les bêtes

Pour cet éleveur, qui a fait 900 km depuis les Pyrénées pour venir à Paris, "c'est rassurant", d'avoir un vétérinaire à disposition au Salon de l'agriculture. "Déjà, pendant le transport, il peut se passer pas mal de choses, dit-il. Et avoir un vétérinaire, c'est un diagnostic beaucoup plus poussé. Ce sont des bêtes de concours, c'est sûr, mais peu importe la bête : du moment qu'on est éleveur, qu'elles soient de concours ou pas, on les aime toutes. Ce qu'on cherche, c'est leur bien-être."

Finalement, le taureau n'aura pas besoins des soins d'Édouard Grosbois : "Je n'entends rien de particulier, la panse tourne quand même", détaille le vétérinaire. Pour l'instant, rien de grave, c'est plus un petit peu le changement d'environnement qui fait qu'il est un petit peu perturbé." Ce cas n'est pas isolé. Dans les allées de la plus grande ferme de France, au milieu du bruit, du mouvement, de la foule, les animaux sont un peu stressés. Les éleveurs aussi, ce qui n'arrange rien : "Il y a beaucoup de stress des éleveurs qu'ils transmettent d'ailleurs parfois à leurs animaux", confie Édouard Grosbois. 

Ils nous appellent pour un animal qui n'a rien, mais qui est juste stressé parce que l'éleveur est stressé.

Édouard Grosbois, vétérinaire au Salon de l'agriculture

à franceinfo

Il y a aussi le changement de rythme et de décor : "Ce sont quand même des conditions différentes pour les animaux, par rapport à leurs habitudes d'être tranquilles dans leur ferme, reconnaît le vétérinaire. Normalement, les gens ne sont pas censés toucher les animaux, mais ils ne peuvent pas résister donc c'est un petit peu de stress pour les animaux. C'est compréhensible que les éleveurs et les animaux soient stressés mais, en même temps, c'est bien d'avoir cette vitrine de toutes les races et c'est intéressant pour les citadins."

Une clinique high-tech en démonstration

Ces citadins peuvent d'ailleurs discuter avec les vétérinaires et les auxiliaires vétérinaires, présents sur le Salon de l'agriculture, hall 4, au stand du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL). C'est l'occasion de découvrir le quotidien de ces professionnels et leur rôle pour le bien-être animal, mais aussi dans la santé publique. Cette année, ils présentent une ferme pédagogique, une clinique high-tech et des animations autour de la possession responsable des animaux de compagnie. 

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