Pyrénées-Atlantiques : une nouvelle vidéo choc de l'association L214 dénonce les conditions d'élevage dans une ferme de canards à foie gras
L'association de défense de la condition animale parle du "pire élevage" jamais vu. La copropriétaire de l'élevage mis en cause annonce des poursuites en "diffamation" contre L214 alors que le ministre de l'Agriculture a diligenté une enquête.
L'association de défense des animaux L214 révèle, jeudi 20 août, une nouvelle enquête. Elle concerne un site d'élevage de canards reproducteurs utilisés pour la filière foie gras du Sud-Ouest. La vidéo a été tournée ce mois-ci à Lichos, dans les Pyrénées-Atlantiques, indique l'organisation de défense des animaux.
1% des élevages contrôlés chaque année
Dans cette vidéo, les canards et le bâtiment qui les abrite semblent à l'abandon et pourtant, affirme L214, l'élevage fonctionne toujours. L'exploitation atteint "des sommets dans l'horreur", affirme Sébastien Arsac, co-fondateur de l'association. Il parle même du "pire élevage" jamais vu : "On a autant de canards morts que de canards vivants."
Au sol, vous avez entre 15 et 20 centimètres d'excréments liquides. C'est un élevage où prolifèrent les asticots, les rats.
Sébastien Arsac, co-fondateur de L214à franceinfo
L214 pointe du doigt les services vétérinaires du département des Pyrénées-Atlantiques qui ne mèneraient pas, selon l'association, suffisamment de contrôles. "Les objectifs au niveau des services vétérinaires, c'est de contrôler 1% des élevages tous les ans, ce qui veut dire qu'un élevage, en moyenne, est contrôlé une fois tous les 100 ans", affirme Sébastien Arsac.
Le ministre de l'Agriculture diligente une enquête
L'association de défense des animaux a porté plainte et demande la fermeture définitive du site. Elle appelle également à un audit généralisé de la filière canard. "Il y avait eu un audit généralisé sur les abattoirs de boucherie avec le ministre de l'Agriculture de l'époque, Stéphane Le Foll, indique Sébastien Arsac. On demande qu'il y ait aussi un audit dans cette filière pour qu'on puisse avoir une vision un peu plus globale de la situation."
Dans un communiqué publié sur Twitter jeudi 20 août, le Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, annonce avoir "diligenté une enquête complète de l'état de l'exploitation" qui a d'ores et déjà constaté "certains des manquements à la réglementation en vigueur". Le ministre indique également qu'une "mise en demeure de l'exploitation va être prononcée", ce qui pourrait conduire à une suspension d'activité.
"La vidéo est fausse, mensongère et malhonnête"
"La vidéo est fausse, mensongère et malhonnête", a affirmé à nos confrères de l'AFP Aurore Vidal, la copropriétaire de l'élevage mis en cause par l'association L214. "Sur la partie extérieure, le lisier qui se déverse, c'est la vérité", a ajouté Aurore Vidal, "mais tout ce qui est cadavres, asticots et tout le reste, c'est faux". Elle annonce des poursuites en "diffamation et entrée par effraction".
En décembre dernier, l'association L214 avait déjà ciblé un élevage de ce type en Dordogne, dans un lycée agricole, où des milliers de canetons étaient jetés vivants dans les poubelles. Les services départementaux avaient verbalisé l'établissement après un contrôle confirmant les accusations des militants de la cause animale. Plus récemment, fin juin 2020, le ministère de l'Agriculture a suspendu l'agrément de la chaîne ovine de l'abattoir de Rodez (Aveyron) après une vidéo de L214 tournée sur le site.
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