Pour réduire de 30% les émissions de méthane, une piste simple et efficace : "Détecter les fuites et les reboucher"
Près de 90 pays à la COP26 ont signé un engagement mardi pour réduire les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, d'ici 2030.
Lutter contre les émissions de méthane c’est en quelque sorte le plan B alors les émisions de dioxyde de carbone (CO2) dans le monde continuent de grimper. Aujourd'hui, le méthane est responsable de 25% du réchauffement climatique et 60% des rejets de ce gaz viennent de l’homme. À la COP26 de Glasgow, près de 90 pays dont les États-Unis et l'Union européenne se sont engagés à réduire de 30% les émissions de méthane d'ici 2030 par rapport à 2020.
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Le méthane est un gaz très réchauffant mais qui reste moins longtemps dans l’atmosphère. Couper la source est donc le moyen le plus rapide de réduire le volume d'émissions, et le moins coûteux pour peser sur le climat. "Les émissions de méthane anthropique viennent de trois secteurs : l'énergie, l'agriculture et les déchets, explique Kim O’Dowd, membre de l’ONG Environnement investigation agency (EIA) qui travaille sur ce sujet. Mais plusieurs rapports notamment celui du Giec précisent bien que le secteur de l'énergie est le secteur où les réductions de méthane sont le plus faciles et à moindre coût pour les industries."
Des fuites "facilement résolubles"
L’énergie pèse pour un tiers des émissions de méthane. C’est un peu la double peine. Elles viennent de l’exploitation, du transport et la fin de vie des énergies fossiles qui sont aussi majoritairement responsables des rejets de CO2. Et la solution est à portée de main, selon Kim O’Dowd. "Les émissions de méthane dans le secteur de l'énergie viennent tout simplement de fuites, détaille-t-elle. Sur les pipelines, mais aussi sur des anciennes mines de charbon qui continuent à émettre du méthane. Et ce sont des choses qui sont facilement résolubles. Il suffit de détecter ces fuites et de les reboucher. Ça peut être fait assez rapidement. Cela ne nécessite pas forcément de couper la pipeline. Ce sont des choses qui sont déjà faites par les industries aujourd'hui, mais il n'y a aucune législation sur le sujet. Donc ces fuites continuent à émettre juste après avoir été détectées."
L’Observatoire international des émissions de méthane (Imeo pour International methane emissions observatory) estime dans son dernier rapport qu’une réduction de 50% des rejets de méthane permettrait de réduire le rechauffement d’un quart de degré Celsius d’ici quelques décennies. Mais l’engagement des États à la COP26 ne fixe pas d’objectif précis par pays. Et il n’inclut pas les gros émetteurs industriels que sont la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite.
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