Loire-Atlantique : plusieurs centaines de manifestants se réunissent pour contester un projet de méthaniseur XXL
À Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique), un projet de méthaniseur géant, l'un des plus grands de France, divise les habitants. Son objectif : transformer près de 500 000 tonnes de matières organiques par an.
Une manifestation a rassemblé 350 personnes, samedi 17 septembre, à Corcoué-sur-Logne, au sud de Nantes (Loire-Atlantique), pour dénoncer le plus gros projet de méthaniseur de France destiné à produire du biogaz à partir de déchets organiques, a constaté une journaliste de l'AFP. "Ils vont savoir ce qu'est un village gaulois", a ironisé Claude Naud, le maire de cette commune de quelque 3 000 habitants, qui a réclamé "un moratoire" sur ce projet initié en 2019.
Les manifestants, qui avaient défilé une première fois en février 2021, étaient 500 selon les organiseurs et 350 selon la gendarmerie. Ils ont déambulé en musique dans les rues ensoleillées du village derrière une banderole proclamant "Stop méthanisation XXL" et avec des pancartes dont une montrant une vache transformée en bonbonne de gaz et recouverte du mot "non". Des drapeaux d'Attac et d'EELV étaient aussi visibles.
"Nourrir sainement la population"
"Les paysans ne sont pas faits pour produire des végétaux qu'on va brûler, détruire, pour les faire fermenter, pour produire du gaz", a commenté Julien Durand, agriculteur retraité de Notre-Dame-des-Landes, qui a été un acteur emblématique de la lutte contre le projet d'aéroport abandonné dans le nord du département. Le rôle des agriculteurs "c'est d'abord et avant tout de nourrir sainement la population", a-t-il ajouté. L'échelle de ce méthaniseur est "trop importante parce que ce n'est pas répondre à un besoin local, donc on a beaucoup de transport, en importation de matière première, comme en exportation de produit", a poursuivi l'ancien agriculteur, dont la présence a été saluée par les organisateurs.
Le méthaniseur géant "Métha Herbauges" est porté par la coopérative d'éleveurs bovins Coop d'Herbauges et la société danoise Nature Energy. L'idée est d'assurer aux agriculteurs des revenus complémentaires grâce à la prise en charge de leurs effluents d'élevage, fumiers et lisiers, ainsi que des cultures intermédiaires (seigle, sorgho) pour en faire du gaz.
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