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Grippe aviaire : "La vague ne s'est jamais arrêtée", selon une éleveuse du Gers qui déplore une perte "d'espérance" dans la filière

Le virus a "toujours trouvé de quoi manger" explique Sylvie Colas. Cette crise pourrait entraîner des "abandons" chez les éleveurs de la filière selon elle.

Article rédigé par franceinfo
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Un élevage de volailles touché par la grippe aviaire à Eauze (Gers), le 14 janvier 2022. (EMMANUEL CLAVERIE / FRANCE BLEU OCCITANIE)

À deux mois des fêtes de fin d'année, la grippe aviaire et la crise de l'énergie vont provoquer une hausse des prix du foie gras. Les éleveurs parlent d'une "année catastrophique". Avec une épidémie de grippe aviaire "qui ne s'est jamais arrêtée", raconte sur franceinfo samedi 22 octobre Sylvie Colas, éleveuse de volailles dans le Gers.

>> Grippe aviaire : production en baisse et prix en hausse, les producteurs de foie gras sont inquiets à l'approche des fêtes

"La vague ne s'est jamais arrêtée, probablement à cause d'une certaine endémisation du virus", constate l'agricultrice en charge du dossier "grippe aviaire" à la Confédération paysanne. "Déjà parce que l'an dernier, notamment dans le Grand Ouest, au mois de mai, il y avait eu énormément de foyers, énormément d'abattage", précise-t-elle. 

Un coup dur pour la filière

La très grande concentration d'animaux a compliqué la tâche des autorités sanitaires et des éleveurs, selon Sylvie Colas : "À partir du moment où il y a beaucoup d'animaux, beaucoup de circulation, de matériel, de personnel, des très gros abattoirs, mais aussi beaucoup de fumier et de lisier autour de ces élevages... Tout cela a provoqué probablement une grosse charge virale qui a touché aussi la faune locale."

Pour l'éleveuse, le virus n'a jamais été éradiqué, puisqu'il a "toujours trouvé de quoi manger." Sylvie Colas est du même avis que certains spécialistes de l'agriculture qui jugent cette crise de la grippe aviaire comme la pire que la France a connue.

"C'est la crise de trop. On pense qu'entre 20% et 30% de nos producteurs, qu'ils soient petits, moyens ou gros, vont abandonner la profession."

Sylvie Colas, éleveuse de volailles

sur franceinfo

"On sent qu'il y a très peu d'espérance dans cette filière volailles", ajoute-t-elle aussi. La porte-parole du syndicat Confédération paysanne présente un constat amer puisque que "même avec toutes les mesures qui avaient été prises, et notamment celle de la claustration qu'on nous avait annoncé comme étant la solution, ça n'a pas marché". Les concurrents hongrois et bulgare sont, eux aussi, touchés par l'épizootie.

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