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Glyphosate : l'Anses annonce la liste des cultures où il sera interdit et des exceptions

Le glyphosate restera autorisé, pour le moment, là où les alternatives non chimiques ne sont pas possibles à court terme.

Article rédigé par franceinfo
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Un agriculteur utilisant du glyphosate à Saint-Germain-sur-Sarthe, le 16 septembre 2019. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, dresse vendredi 9 octobre la liste des cultures pour lesquelles il ne sera plus possible d'utiliser le glyphosate dès 2021. L'agence avait lancé en novembre 2018 une évaluation des alternatives non chimiques à cet herbicide. Cette évaluation, que franceinfo a pu se procurer, est publiée vendredi.

Elle est révélée trois ans après la promesse d'Emmanuel Macron d'interdire l'herbicide en trois ans, sauf s’il n’y a pas d’alternatives possibles. En novembre 2017, le chef de l'Etat avait demandé au gouvernement "de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans".

Quatre domaines visés : la viticulture, l’arboriculture fruitière, les grandes cultures et la forêt

L'Agence a repéré les situations où le glyphosate peut être remplacé par des alternatives. C'est le cas du désherbage mécanique pratiqué entre les rangs des vignes et des arbres fruitiers, ou encore le recours à des zones enherbées. Dans le cas des grandes cultures, le labour entre deux cycles annuels de cultures permet de se passer de l’usage de désherbants chimiques.

L'utilisation du glyphosate ne sera ainsi plus possible entre les rangs des vignes, des vergers, ou dans les grandes cultures comme le colza ou le tournesol quand les agriculteurs labourent leur champ. L'herbicide est également interdit en forêt pour dévitaliser une souche d’arbre.

Des exceptions pour les vignes sur sols caillouteux, les fruits rouges, en forêt...

À l'inverse, il existe des domaines où subsistent des impasses techniques où aucune alternative ne permet de répondre à court terme aux besoins des professionnels. C'est le cas des vignes sur des sols caillouteux, lorsqu'elles servent de porte greffe ou si elles sont trop en pente pour faire passer un tracteur.

En arboriculture, les producteurs de noix, de pommes à cidre, de noisettes, pourront continuer à désherber au glyphosate. Ce sera la même chose pour les producteurs de fruits rouges. Pour les autres vergers, l'herbicide sera possible seulement aux pieds du rang d’arbres.

En forêt, le glyphosate est autorisé pour l’entretien seulement en période d’installation du peuplement, ainsi que pour les pépinières forestières et les vergers à graines

Difficile de savoir si les mesures seront efficaces 

Ces directives vont vraiment réduire l'utilisation du glyphosate pour la vigne. Car l’Anses ne compte pas restreindre que les usages. Elle va restreindre aussi les doses maximales autorisés de 60 à 80% par rapport à la dose actuelle selon les cultures. En revanche ce sera moins visibles pour les grandes cultures car, en moyenne, les exploitants en utilisent bien moins que ce qu'ils ont droit. La dose maximale va baisser, en passant de 2 800 grammes par an et par hectare, à 1 080 grammes. Mais ils n'en utilisent déjà en moyenne que 824 grammes.

Il est donc difficile de savoir si cela va vraiment réduire les 8 500 tonnes de glyphosate achetés par les agriculteurs en 2018. Mais pour l’Anses, comme pour le gouvernement, l’idée est d’éviter ce qui se passe en ce moment avec les néonicotinoïdes : interdire une substance pour revenir sur cette interdiction à peine quatre ans après. On garde donc une longue liste d’exception, avec toute la difficulté ensuite de son interprétation et de son contrôle sur le terrain.

Les conclusions de cette évaluation comparative sont désormais prises en compte par l’Anses pour renouveler ou délivrer les autorisations de mise sur le marché pour les produits à base de glyphosate. Le 30 septembre, l'Anses a annoncé le renouvellement de trois produits et deux nouvelles autorisations de mise sur le marché. Quatre décisions de retrait ou de refus de mise sur le marché ont également été notifiées. "Cette limitation des conditions d’emploi et des doses par hectare contribuera à réduire dès 2021 les quantités de glyphosate utilisées en France", conclut l'Anses.

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