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Chèque alimentaire, agriculture bio, sécheresse et pesticides… Ce qu'il faut retenir de l'interview du nouveau président de la FNSEA

Arnaud Rousseau, nouveau patron du premier syndicat agricole, était l'invité du "8h30 franceinfo" le vendredi 14 avril 2023.

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Arnaud Rousseau  était l'invité du "8h30 franceinfo" le vendredi 14 avril 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Arnaud Rousseau, nouveau président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole de France, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 14 avril 2023. Chèque alimentaire, agriculture bio, sécheresse et pesticides… Il répondait aux questions de Neila Latrous et Lorrain Sénéchal. 

Inflation : "Les indicateurs aujourd'hui ne mesurent pas de baisse"

"Faisons le pari que la baisse des prix devrait s'enregistrer dans les mois qui viennent, mais les indicateurs aujourd'hui ne mesurent pas cette baisse", constate Arnaud Rousseau. "Les coûts de production ne baissent pas encore, peut-être dans les semaines qui viennent", explique le patron de la FNSEA, citant l'augmentation de "l'engrais, de l'alimentation animale et du coût des collaborateurs". Arnaud Rousseau rappelle par ailleurs qu'une "alimentation française de qualité a un coût", tout en regrettant que des Français peinent à se nourrir face à l'inflation.

"Le chèque alimentaire ne se fait pas parce que Bruno Le Maire considère que ça coûte trop cher à la nation"

Pour "accompagner ceux qui sont en difficulté", Arnaud Rousseau plaide pour la mise en place d'un chèque alimentaire, tout en regrettant la position du gouvernement à ce sujet. "Le chèque alimentaire ne se fait pas parce que Bruno Le Maire, j'imagine, considère que ça coûte trop cher à la nation", fustige Arnaud Rousseau. Lui défend le principe d'un chèque allant jusqu'à "trois euros par jour et par ayant droit" permettant d'acheter des produits français, des produits de première nécessité et du bio.

Agriculture biologique : Arnaud Rousseau demande "un plan massif"

Arnaud Rousseau réclame un "plan massif" de l'ordre "de 50 à 100 millions" d'euros pour "aider les producteurs bio qui sont en ce moment dans une difficulté majeure". Alors que le gouvernement a annoncé la mise en place d'une aide de 10 millions d'euros pour les producteurs bio, le président de la FNSEA estime que ce projet "n'est pas à la hauteur de l'enjeu". Pour Arnaud Rousseau, "il faut aider le bio, avant de viser l'objectif de 18%" de surfaces agricoles bio en 2027 fixé par la France.

Sécheresse : "Une préoccupation" pour la FNSEA pour qui il faut "planifier" les réserves d'eau

La baisse des niveaux des nappes phréatiques est une "préoccupation" pour la FNSEA. Alors que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) s'est inquiété, jeudi, d'un "risque avéré" de sécheresse cet été pour plusieurs régions en France, Arnaud Rousseau rappelle que l'agriculture "vit de l'eau" mais "ne la capte pas" puisqu'elle "la transforme en aliment pour les Français".

Selon lui, c'est la raison pour laquelle "on a besoin de planifier, de stocker l'eau, en responsabilité, quand l'eau est disponible". "L'agriculture n'ignore pas que le changement climatique en route va être un changement majeur dans ses pratiques", ajoute Arnaud Rousseau, convaincu que "les agriculteurs sont les premiers écologistes".

Sainte-Soline : le projet "se fera"

Interrogé sur le projet contesté de méga-bassines à Sainte-Soline, Arnaud Rousseau estime qu'il "a fait l'objet d'une large concertation" et "d'une confirmation par la justice de sa pertinence" en début de semaine. "Sainte-Soline se fera", affirme le président de la FNSEA.

"Le sujet profond, ce n'est pas Sainte-Soline, poursuit-il, c'est comment demain, en France, avec globalement moins d'eau à certains endroits, globalement plus d'eau à d'autres, on sera capable de planifier écologiquement des choses qui ont du sens pour l'agriculture, pour le reste de nos concitoyens et pour les écosystèmes. C'est la question du stockage qui nous est posée, et la manière d'utiliser de façon raisonnable, avec la sobriété nécessaire, l'eau disponible."

Pesticides : "Pas d'interdiction sans solution alternative"

"Ce qu'on porte à la FNSEA, c'est le fait qu'il n'y ait pas d'interdiction d'utilisation de molécule sans solution alternative", indique Arnaud Rousseau, sur la question des pesticides. Alors que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est depuis deux semaines bousculée par le ministre de l'Agriculture, mettant en avant les risques économiques découlant de ses décisions d'interdire certains pesticides jugés cancérigènes, Arnaud Rousseau rappelle que la priorité est de "continuer à produire pour nourrir" les Français tout en faisant en sorte "de se passer de toutes les molécules qui posent problème à la société". "Il y a des efforts à faire en termes de pesticides, de méthode de production, et on est prêts à les faire, mais tout cela ne se fait pas du jour au lendemain", conclut-il.

Retrouvez l'intégralité de l'interview du 8h30 de franceinfo du vendredi 14 avril 2023

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