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Annonces d'Emmanuel Macron à Rungis : il faut "qu'il y ait une organisation plus forte des producteurs" agricoles

Après l'annonce, d'Emmanuel Macron, de légiférer pour rééquilibrer les contrats entre agriculteurs et distributeurs, le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, salue cette annonce et dit "suivre attentivement de quelle manière cela va être mis œuvre".

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, le 13 avril 2017. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 11 octobre, qu'il légiférerait par ordonnances pour rééquilibrer les contrats commerciaux entre agriculteurs et distributeurs, à condition qu'ils réorganisent leurs filières de production. Le président s'est exprimé dans le cadre des Etats généraux de l'alimentation, au marché de Rungis dans le Val-de-Marne.

Il s'agit aussi de mieux rémunérer les agriculteurs. "Globalement la Confédération paysanne est satisfaite des annonces d'Emmanuel Macron" a déclaré, mercredi sur franceinfo, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. "On va suivre attentivement de quelle manière va être mis œuvre tout ce que vient de nous déclarer Emmanuel Macron" a-t-il ajouté. 

franceinfo : Etes-vous satisfait de ces annonces d'Emmanuel Macron ?

Laurent Pinatel : Globalement la Confédération paysanne est satisfaite des annonces d'Emmanuel Macron. Nous, il nous semble qu'il y a une grosse partie des discours historiques de la Confédération paysanne qu'on porte depuis longtemps. C’est-à-dire la transition agricole, augmenter la qualité et pas la quantité. C'est repris par le président de la République dans son discours. On nous annonce une loi, nous étions la seule organisation à demander une loi à l'issue de ces Etats généraux. Là aussi notre vœu est entendu. Après on n'est pas non plus des lapins de trois semaines. On va suivre attentivement de quelle manière va être mis œuvre tout ce que vient de nous déclarer Emmanuel Macron. Il y a une grosse volonté de remettre au sein des filières, au sein des inter-professions, cette nouvelle façon de voir le monde agricole. Le bémol, c'est que l'on confie à des outils anciens, les inter-professions qui ont quand même besoin d'être rénovées. Et on les confie surtout à des hommes et des femmes qui sont un peu des gens du passé.

Vous allez surveiller l'application de ces mesures de très près ?

Oui on va surveiller de près et être attentifs sur la façon dont vont être mises en œuvre ces grandes déclarations politiques d'Emmanuel Macron. Effectivement. Il semble qu'il ait compris les enjeux, que les paysans sont dans un système parce qu'ils ont été contraints par les politiques publiques. On aime bien dire 'ce qu'une politique publique a fait', une politique publique peut le défaire. C'est exactement le discours aujourd'hui d'Emmanuel Macron. C'est prendre les gens d'un point A pour les emmener vers un point B avec des produits de meilleure qualité, où on produit en fonction du marché existant et pas d'un marché fictif. Il a pris l'exemple du poulet bas de gamme et du porc. En gros il y a un désengagement de l'État qui responsabilise les acteurs des filières, les producteurs, les transformateurs et les distributeurs pour faire en sorte qu'eux-mêmes soient les acteurs de la transformation agricole demandée par le président de la République. Il faudra qu'il y ait des arbitres, ce sera l'État. Emmanuel Macron dit qu'il y aura un cadre législatif. Il faudra qu'il y ait un suivi depuis l'Elysée.

Comment fait-on pour que les producteurs aient plus de poids dans les négociations avec les industriels de l'agro-alimentaire ?

La première chose c'est que les contrats soient proposés par les producteurs et en direction des transformateurs. C'est une première avancée, qu'on intègre les coûts de production, et les coûts de revient des producteurs dans ces contrats. C'est quelque chose que demandait depuis le début la Confédération paysanne. Certains disaient qu'on était complètement fous de demander ça. Visiblement, on ne l'est pas tant que ça. Après il va falloir négocier avec le transformateur sur des conditions qui seront proposées par les producteurs et on sait très bien qu'on travaille avec des denrées périssables et que si personne n'achète nos produits parce que les conditions sont extravagantes, on va les garder sur les bras. Il faudra qu'il y ait une organisation plus forte des producteurs. Le président a insisté là-dessus. Il faut qu'on arrive à se regrouper qu'on nous donne les moyens nous, producteurs de se regrouper sur une taille importante pour commercialiser collectivement nos produits qui peuvent être du lait brut ou du légume brut, en direction de la transformation. Donc si le cadre législatif est fixe, sur les conditions dans lesquelles on peut se regrouper, c'est quelque chose que nous on trouve intéressant.

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