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Les ouvriers d'un sous-traitant automobile creusois accueillis par des gaz lacrymogènes à Paris

Quelque 150 salariés du fabricant de pièces automobiles GM&S de La Souterraine (Creuse) se sont invités mercredi sur les Champs-Élysées pour "demander du travail" à leurs principaux donneurs d'ordre, PSA et Renault. Ils ont été accueillis par les gaz lacrymogènes des CRS.

Article rédigé par Isabelle Raymond, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les ouvriers de GM&S ont jusqu'au 5 mai pour tenter de faire plier les constructeurs automobiles. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les ouvriers de GM&S, sous-traitant automobile creusois, ont défilé sur les Champs-Élysées ce mercredi 19 avril dans la matinée et manifesté devant les show-rooms de Renault et PSA. Ils demandent davantage de commandes de la part de leurs donneurs d'ordre pour sauver les 288 emplois de l'usine. Ils ont été accueillis par des gaz lacrymogènes. Une barrière de CRS leur bloque l'accès à l'atelier Renault sur les Champs-Élysées. 

Les actions coups de poing se multiplient 

Depuis plusieurs semaines, les ouvriers de GM&S multiplient les actions coups de poing. "On était à PSA Poissy, maintenant chez Renault. Entre temps, nous étions au Mans. Par pour nous amuser ni nous promener, mais pour demander du travail : il y a eu hier une lettre d’intention de notre repreneur à 90 emplois sur 283. Ce n’est ni digne, ni acceptable", défend Vincent Labrousse, délégué CGT de l'usine.

Pour conserver la totalité des emplois existants, le site a besoin de plus de commandes de Renault et PSA. Ils sont nombreux à ne pas comprendre l'attitude des constructeurs. "Il n’y a pas de raisons que nous n’ayons pas de travail. On satisfait à tous les critères exigés ! Je ne comprends pas pourquoi ils nous suppriment notre travail, cela fait quarante ans qu’on travaille avec eux. Pourquoi ils arrêteraient maintenant ? Pour délocaliser ? Pour grossir leurs marges ? Ils n’en font pas assez ?", s’indigne, ému, René, technicien de maintenance depuis 26 ans. Le chiffre d'affaires était de 40 millions d'euros il y a quelques années encore, pour dégringoler à moins de 15 millions.

 "On fait du chômage partiel depuis un an et demi" 

Un beau gâchis, selon Xavier : "L’année dernière, à cette époque, on travaillait en 3/8. Là, en ce moment, on travaille deux petits jours par semaine, en sachant qu’on fait du chômage partiel depuis un an et demi : tous les vendredi, on ne travaille pas." Les ouvriers de GM&S ont jusqu'au 5 mai pour tenter de faire plier les constructeurs automobiles. Si les commandes n'augmentent pas d'ici là, au pire l'entreprise sera liquidée, au mieux reprise avec un tiers des salariés.

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