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Les salariés de GM&S en Creuse bloquent une usine PSA à Poissy pour sauver leurs emplois

Les salariés du sous-traitant automobile GM&S réclament plus de travail au groupe PSA, leur principal client. Ils craignent la fermeture de leur entreprise basée en Creuse.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des salariés de GM&S, basé à La Souterraine (Creuse), sont rassemblés devant l'usine de Poissy le 30 mars 2017 pour demander du travail au principal donneur d'ordre du sous-traitant automobile, le groupe PSA. (ISABELLE RAYMOND / RADIO FRANCE)

La mine fatiguée mais l'air déterminé. Quelque 200 salariés du sous-traitant automobile GM&S ont bloqué l'accès à l'usine PSA de Poissy (Yvelines), jeudi 30 mars 2017, pour dénoncer la baisse massive de commandes de la part du constructeur automobile, l'un de leurs principaux clients.

"On ne veut plus nous donner du travail alors on manifeste notre colère", lance l'un d'eux en bleu de travail, craignant la fermeture de l'entreprise basée à La Souterraine (Creuse). "On va être 283 personnes à la porte", prévient-il. Avec ses collègues, ils sont partis à l'aube pour rejoindre en car la région parisienne. Puis, ils ont installé des palettes devant les différentes entrées de l'usine de Poissy avant d'y mettre feu.

L'entreprise GM&S, spécialisée dans l'emboutissage, a été placée en redressement judiciaire et n'a qu'un mois pour trouver un repreneur. Mais l'usine tourne au ralenti et elle ne trouvera pas de repreneur si elle n'a pas plus d'activité. Sa fermeture serait une catastrophe pour toute la région. "On est la deuxième entreprise de Creuse, explique l'un des participants au blocage. Il n'y a plus grand chose à faire chez nous après, il n'y a plus qu'à élever des chèvres."

Ces salariés ont déjà mené plusieurs actions coup de poing et manifesté devant des préfectures, dans des villes et sur des sites de Renault et PSA, sans succès. Benoît Hamon, le candidat PS à la présidentielle, et Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, sont déjà venus, en vain. D'où la détermination des salariés, "à faire bouger les constructeurs", explique William, un dessinateur-projeteur qui travaille dans cette entreprise depuis 26 ans, depuis sa sortie d'école.

Perdu pour perdu, de toutes façons on ira jusqu'au bout

William, salarié GM&S depuis 26 ans

à franceinfo

Ce jeudi à Poissy, des syndicalistes CGT des constructeurs automobiles sont venus en renfort et pour dénoncer la relation malsaine qui existe, selon eux, entre les donneurs d'ordre et leurs sous-traitants. Ces fermetures d'usines n'ont "pas beaucoup d'écho" parce qu'"on les axphyxie en douceur", commente Fabien Gâche, délégué central chez Renault. "Les deux donneurs d'ordre s'autorisent de la vie et de la mort d'une activité et donc des emplois à la clé", assure-t-il.

Le droit social est complètement mis à bas par le biais d'une stratégie que l'on peut considérer comme étant féodale.

Fabien Gâche, délégué central CGT Renault

à franceinfo

"Là, l'élément nouveau, poursuit Fabien Gâche, c'est que avec l'affaire GM&S, il y a d'autres équipementiers qui sont dans la même situation et qui commence aujourd'hui à considérer qu'il va falloir quand même demander des comptes aux donneurs d'ordre."

PSA, de son côté, conteste tout désengagement de sa part. Le constructeur dit avoir accepté une augmentation de 6% du prix des pièces achetées à son fournisseur.

Les salariés de GM&S bloquent l'usine PSA de Poissy : le reportage d'Isabelle Raymond

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