: Vidéo Assurance chômage : Laurent Berger refuse de se laisser "prendre au piège" par le gouvernement
Le gouvernement soutient que si les entreprises peinent à recruter, c'est parce que les chômeurs sont "trop indemnisés. Or plus de la moitié des gens qui sont au chômage aujourd'hui ne sont plus indemnisés", rappelle le secrétaire général de la CFDT.
Assouplir les règles de l'indemnisation pour s'adapter à la conjoncture économique est l'ambition affichée par le ministre du Travail Olivier Dussopt qui a annoncé mardi qu'il allait saisir les partenaires sociaux d'une demande de concertation sur la réforme de l'assurance chômage. "Je lui ai dit en face : vous ne nous prendrez pas au piège, cette fois-ci, à nous faire une lettre de cadrage tellement serrée sur les règles d'indemnisation chômage qu'on ne se mettra pas d'accord avec le patronat, et qu'ensuite vous direz : vous voyez, il ne sont pas responsables", a prévenu le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, vendredi 2 septembre sur franceinfo.
Comme le souligne l'Unedic sur son site, les partenaires sociaux définissent les règles de l’assurance chômage. Avant la tenue de négociations entre les syndicats de salariés et les organisations patronales, le gouvernement leur remet un document de cadrage qui établit le délai dans lequel ces derniers doivent négocier, et les objectifs à remplir. Si les pourparlers entre les partenaires sociaux échouent, le gouvernement prend un décret en Conseil d’État sur la détermination des règles de l’assurance chômage.
"Appuyer sur la tête des demandeurs d'emploi pour qu'ils soient encore plus sous l'eau"
Mardi, le ministre du Travail a indiqué que le projet de loi prolongeant les règles actuelles d'assurance chômage au-delà du 1er novembre sera présenté la semaine prochaine au Conseil des ministres. Il a aussi indiqué qu'il saisira dans la foulée les partenaires sociaux d'une demande de concertation sur la réforme de l'indemnisation.
Le gouvernement veut des règles d'indemnisation plus souples, qui tiennent compte de la conjoncture économique. Pour Laurent Berger, c'est "inefficace et infaisable". "Ce qu'on nous dit, c'est : 'Il y a des difficultés de recrutement, et pour faire face, il va falloir appuyer sur la tête des demandeurs d'emploi pour qu'ils soient encore plus sous l'eau parce que si on n'arrive pas à recruter, c'est parce qu'il y a des gens qui sont trop indemnisés. Or plus de la moitié des gens qui sont au chômage aujourd'hui ne sont plus indemnisés", a-t-il rappelé.
"Toutes les études montrent que le problème, c'est la formation, l'attractivité de ces métiers-là et la localisation" des emplois, a-t-il pointé. Pour lui, il faut "arrêter de faire croire qu'il y aurait une solution miracle sur les difficultés de recrutement".
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