Réforme de l'assurance-chômage : "On veut faire des économies sur le dos des demandeurs d'emploi", dénonce Force ouvrière

Les mesures envisagées par le gouvernement permettraient 3,6 milliards d'euros d'économies.
Article rédigé par franceinfo
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L'assurance chômage est au cœur de cette campagne électorale. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

"On veut faire des économies sur le dos des demandeurs d'emploi", a dénoncé mercredi 22 mai sur franceinfo Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière (FO), alors que la ministre du Travail Catherine Vautrin présente mercredi et jeudi aux partenaires sociaux les pistes de travail pour réformer l'assurance-chômage. Le gouvernement entend durcir les conditions d'accès à l'indemnisation des chômeurs. Les mesures envisagées permettraient 3,6 milliards d'euros d'économies, selon l'exécutif qui espère que, grâce à elles, 90 000 personnes supplémentaires seront en emploi.

"J'ai répété à madame la ministre du Travail qu'être au chômage ou au RSA, ce n'est pas un choix", précise Frédéric Souillot après sa rencontre avec Catherine Vautrin. Alors qu'Emmanuel Macron a loué une réforme qui "va renforcer l'efficacité de notre système d'indemnisation et les incitations au travail", le secrétaire général de FO rétorque que "ce n'est pas le problème de reprise d'emploi".

Ne pas "toucher" à la période de travail pour être indemnisé

Selon lui, en 2019, "il y avait 390 000" offres d'emplois pérennes. "En 2024, il y en a 416 000. Et ces 416 000, ce ne sont pas des emplois à taux plein, c'est du temps partiel. Et il en faudrait presque deux pour arriver à avoir un 35 heures hebdomadaires." Frédéric Souillot souligne qu'il a averti la ministre du Travail si le gouvernement durcissait les conditions d'accès à l'indemnisation. "Je lui ai dit que si elle sortait un décret, on l'attaqu[er]ait devant le Conseil d'État." Il rappelle que c'est ce que FO a fait "sur la précédente réforme".

Frédéric Souillot martèle qu'il ne faut pas "toucher" à la période de travail pour être indemnisé. Il s'oppose donc à l'"augmentation de la durée du travail pour l'ouverture des droits". Selon une analyse demandée par FO à l'Unedic, si la durée de la période de travail "était passée de 6 à 7 mois, c'était 11% des demandeurs d'emploi qui étaient impactés. Et si on passe à huit mois, c'est 15% des demandeurs d'emploi qui seront impactés", détaille Frédéric Souillot. "C’est-à-dire que 15% des demandeurs d'emploi n'auront plus d'indemnité tout de suite ou devront attendre pour en percevoir une autre."

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