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"Mais vous, vous vivez avec 800 euros par mois ?" : la ministre du Travail interpellée sur le chômage de longue durée

La ministre du Travail Élisabeth Borne était en déplacement à l'agence Pôle emploi de Vitry-sur-Seine lundi pour rencontrer des demandeurs d'emploi et présenter le plan d'investissement annoncé par le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo - Laurence Méride
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La ministre du Travail Élisabeth Borne, le 3 septembre 2021. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Élisabeth Borne était à l'agence Pôle emploi de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) lundi 27 septembre après-midi afin de présenter le plan d'investissement annoncé par le Premier ministre pour les demandeurs d'emploi longue durée, c'est-à-dire ceux qui sont au chômage depuis plus de deux ans. 

Jean Castex a promis le déblocage de plus d'un milliard d'euros supplémentaire pour cette année et l'année prochaine. Le but : soutenir la formation des chômeurs longue durée et des personnes travaillant dans des secteurs en difficulté pour les former à des filières d'avenir ou à celles qui ont besoin de main d'oeuvre.

Face à des chômeurs exaspérés

Avant son point presse, la ministre du Travail a rencontré des demandeurs d'emploi, qui se sont exprimés sans filtre. Comme cette habitante de Vitry qui vient de trouver un travail dans les assurances, sans l'aide de Pôle emploi, après plus de deux ans de chômage : "Les sous-emplois, j'en ai trouvé, AVS [Auxiliaires de Vie Scolaire], Atsem [agent territorial spécialisé des écoles maternelles], etc, cite-t-elle. Je pourrais même être femme de ménage demain !" Ce à quoi la ministre répond : "Je ne sais pas si on peut parler de sous-emploi puisqu'il y a tout de même des gens dont c'est le métier." Une réponse qui n'a pas plu à l'habitante en question qui a de nouveau interpellé la ministre : "Mais vous, vous vivez avec 800 euros par mois ? Bien sûr que ce n'est pas un sous-emploi, je considère ces personnes-là pour avoir travaillé avec elles mais pas le salaire qu'on leur donne." Et l'habitante de poursuivre : "L'aide à la personne, l'aide à domicile etc. On a vu pendant la pandémie qu'on en avait besoin et on ne leur donne pas le salaire adéquat."

"Je pense que les gens - et je parle pour beaucoup de gens - on en a un peu ras-le-bol que rien ne se fasse comme il faut." 

Une habitante de Vitry qui est restée plus de deux ans au chômage

à franceinfo

Plus loin, un autre habitant cherche un poste de carriste depuis cinq ans, sans succès : "J'ai fait beaucoup de recherches sur le site internet 'Indeed' et je n'ai souvent pas de réponse. Il y a l'âge et puis il y a les gens qui ne répondent pas." Pour les demandeurs d'emploi qui ne trouvent rien depuis plus de deux ans, comme ce carriste, le plan du gouvernement prévoit un parcours de remobilisation d'ici fin 2022 avec notamment un diagnostic individuel et une mise en situation en entreprise.

Présent également sur place, Pierre Garnodier, de la CGT des travailleurs privés d'emploi, a lui aussi accueilli Élisabeth Borne à son arrivée à Vitry-sur-Seine.

"À la CGT, nous portons la revendication des 32 heures parce que les 32 heures c'est arithmétiquement 4 millions d'emplois en plus."

Pierre Garnodier, de la CGT des travailleurs privés d'emploi

à franceinfo

"C'est 120 milliards supplémentaires de cotisation pour notre protection sociale, poursuit le syndicaliste. Donc, rien que cette mesure-là, elle permet d'indemniser tous ceux qui se retrouvent au chômage ensuite." Le représentant de la CGT estime également que le montant des allocations chômage est aujourd'hui insufisant pour - à la fois - subvenir aux besoins d'un chômeur et chercher un travail en même temps.

Élisabeth Borne interpellée à Vitry-sur-Seine sur le chômage de longue durée - reportage de Laurence Méride.

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