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Infographies Municipales 2020 : quel est le taux de chômage dans votre commune ?

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La carte de France du taux de chômage en 2016. (FRANCEINFO / FLOURISH)

Franceinfo a compilé les dernières statistiques sur le niveau d'emploi dans chaque commune française en 2016, selon l'Insee. Et les contrastes sont saisissants.

Le chômage est (aussi) un enjeu local lors des élections municipales. Alors que les observateurs et les personnalités politiques scrutent habituellement les chiffres de l'emploi au niveau national, la réalité entre communes est souvent beaucoup plus contrastée que ce que l'on peut imaginer. "Une des inégalités les moins mises en évidence par rapport au niveau de chômage, ce sont bien les inégalités entre les territoires"confirme Didier Demazière, sociologue du travail et chercheur au CNRS.

>> Bienvenue à La Grand-Combe, la ville au taux de chômage le plus élevé de France

D'une commune à l'autre, le taux de chômage peut ainsi passer de zéro à 40% en métropole et jusqu'à 85% dans les départements d'outre-mer en 2016, selon l'Insee, alors que la moyenne nationale est d'environ 10%. Et dans votre commune ?

Le taux de chômage dans chaque ville doit pour autant être analysé avec précaution. "Ce que nous dit l'échelle de la commune, c'est moins des informations sur le marché du travail que des caractéristiques sur des populations, indique Didier Demazière. Un taux de chômage élevé sur une commune, c'est un indicateur de pauvreté, d'exclusion de la population. On peut trouver, en région parisienne notamment, dans des aires géographiques très proches, des communes avec des niveaux de chômage très différents."

Les chiffres affichés peuvent aussi légèrement différer de ceux annoncés par Pôle emploi. Et pour cause : l'Insee a adopté la définition du chômage et de l'emploi du Bureau international du travail (BIT). Ainsi, une personne est considérée comme chômeuse si elle remplit simultanément plusieurs critères : avoir 15 ans ou plus, être sans emploi au cours d'une semaine précise, avoir effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d'emploi et être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir.

La difficile reconversion des villes minières

Lorsque l'on extrait de ces données les villes métropolitaines de plus de 1 000 habitants ayant le plus haut taux de chômage, on retrouve d'anciennes villes minières comme La Grand-Combe (Gard) ou Lourches et Denain (Nord). "Une caractéristique saillante des territoires qui ne réussissent pas, c'est leur histoire anciennement mono-industrielle, avec des secteurs qui se sont effondrés, confirme Didier Demazière. Ce sont des bassins d'emploi qui étaient construits autour d'un grand employeur qui recrutait la main-d'œuvre génération après génération."

Aujourd'hui, ces communes ont souvent bien du mal à se reconvertir et faire diminuer leur taux de chômage. "La scolarité n'était pas nécessaire pour trouver un emploi, note le chercheur. Cela contrarie les possibilités de développement économique une fois que les industries se sont effondrées."

A l'inverse, des communes semblent tirer leur épingle du jeu. Dans le top 10 des villes de plus de 1 000 habitants, on retrouve principalement des stations de ski. Mais celles-ci ont un profil particulier, avec de très nombreux emplois saisonniers. "Il suffit d'une petite activité pour ne pas être comptabilisé comme chômeur avec le calcul de l'Insee", rappelle Didier Demazière.

La réalité des bassins d'emploi les plus dynamiques est tout autre. La métropolisation est un facteur extrêmement important. "On voit qu'il y a un phénomène d'attraction croissante autour des grandes métropoles comme Nantes, Bordeaux, Lyon", observe le chercheur. Et les choses ne sont pas près de changer. Malgré tous les efforts politiques, "il est difficile d'infléchir la courbe de ces évolutions", conclut-il.

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