Le fléau des "métiers à la con"
David Graeber, évoque, dans le Soir 3 lundi 10 septembre, les métiers à la con dont il parle dans son livre "Bullshit Jobs".
"Il y a beaucoup d'emplois qui sont pires que les bullshit jobs. Mais c'est un problème social dont personne ne parle parce que ça ne semble pas être si terrible que ça. Ce sont des emplois où les gens qui les font disent qu'ils ne devraient pas exister. Ils prennent conscience que leur travail n'a aucun sens", explique David Graeber, anthropologue et économiste.
Ce type d'emplois peuvent être bien payés et prestigieux. "Absolument, les gens reçoivent de l'argent et sont traités de façon respectueuse, mais en secret ils savent qu'ils sont des escrocs. Il y a une frustration que les gens ne peuvent pas justifier. Ça crée des sentiments de dépression et d'anxiété", décrit-il dans le Soir 3, lundi 10 septembre.
La bureaucratie en cause
Le livre de David Graeber, Bullshit Jobs, regorge de témoignages. L'auteur évoque par exemple "ce cadre moyen qui est censé superviser des gens qui n'ont besoin de supervisions. Donc il peut faire semblant de travailler ou il peut leur donner des choses à faire à ses collègues qui les empêcheraient de travailler réellement".
C'est la faute à la bureaucratie et à la technologie selon lui. "Des infirmiers et des enseignants passent la plus grande partie de leur temps à remplir des formulaires et ne peuvent pas travailler". Le problème se pose souvent dans les métiers d'aidants, ce sont eux qui "essaient de lutter" par des "grèves" notamment, assure-t-il.
"On arrive à un point où quelque chose doit être fait. Dans certains pays, 40% des salariés disent que leur emploi est inutile", conclut David Graeber.
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