: Vidéo Rencontre avec Büşra, grutière
À 27 ans, Büşra est une jeune femme qui passe son quotidien à 40 mètres de haut. Elle est grutière. Entre son quotidien dans sa cabine et ce monde très masculin où elle travaille, la jeune femme présente sa profession à Brut.
“C'est un peu comme mon petit chez-moi. J'ai la photo de ma fille, j'ai mon thé ... En fait, c'est mon confort.” Büşra, dans le monde des métiers du chantier, occupe le poste de grutière. Autrement dit, du haut de sa cabine, elle dirige la grue. “J'ai une pression parce qu'on a toujours peur de faire du mal à quelqu'un avec une mauvaise manip'. C'est un métier qui est quand même risqué, pour nous et pour les gens qui sont en bas, qui travaillent avec nous”, explique-t-elle.
“C'est petit à petit qu'on voit des femmes venir sur un chantier”
Malgré ses compétences, cela n’empêche pas ses collègues de faire des remarques misogynes. “Il y en a, bah, on est bien accueillies, et il y en a, ils vont dire : ‘Ah, ça n'avance pas le chantier, ah, c'est parce qu'il y a une femme.’” D’autant plus, les locaux ne sont pas adaptés pour elle. “Je n'ai pas de vestiaires, je n'ai pas de toilettes pour femmes. C'est ça qui est un peu difficile, on est obligées de se changer à la maison ou directement devant mon véhicule.”
La jeune femme n’était pas d’abord destinée à ce métier. “J'ai été adjointe dans une chocolaterie avant. Je ne gagnais pas bien ma vie ... Je voulais, en fait, avoir un confort, et pour avoir ce confort-là, il fallait changer de métier pour gagner plus.” Büşra est aujourd’hui heureuse d’exercer ce métier. “Aujourd'hui, je suis grutière et c'est une fierté pour moi. Je me sens moi, je me sens femme, je me sens à ma place.”
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