Loi Travail : "Quasiment rien n'a bougé", dénonce Caroline De Haas
Interrogée par francetv info, la militante à l'origine de la pétition contre la réforme du Code du travail réagit à la présentation de la version corrigée du texte par Manuel Valls.
Manuel Valls tente de donner "un nouveau départ" au projet de loi Travail, mais les détracteurs du texte ne désarment pas. Indemnités prud'homales, licenciement économique, forfait jour... Le Premier ministre a présenté, lundi 14 mars, une version corrigée de la future loi El Khomri, reculant sur plusieurs points parmi les plus contestés. Pour Caroline De Haas, militante à l'origine de la pétition intitulée "Loi travail : non, merci !" qui rassemble plus d'1,2 million de signataires, "quasiment rien n'a bougé".
Francetv info : Etes-vous satisfaite par la nouvelle version de la réforme du Code du travail ?
Caroline De Haas : Le gouvernement comprend enfin qu'il a un problème avec la loi Travail. Il y a trois semaines, on nous expliquait que la loi était parfaite, que nous n'avions pas bien compris et qu'on allait nous expliquer que tout allait bien. Manifestement, si aujourd'hui le gouvernement recule, c'est qu'il y avait un problème et que nous avions raison de le dénoncer. Ce n'est pas rien, c'est un premier recul grâce à la mobilisation citoyenne et syndicale. Mais il reste un os, la pétition comme les manifestations demandent le retrait de ce projet de loi.
Les mesures qu'il contient annoncent un changement fondamental de philosophie dans le rapport au travail et dans le Code du travail. Cette idée selon laquelle il faudrait rendre plus précaires les salariés qui ont un travail pour permettre à d'autres d'en avoir, c'est un non-sens économique, démocratique, social.. Quasiment rien n'a bougé.
La CFDT salue néanmoins un projet de loi porteur de "progrès pour les jeunes et les salariés"...
On annonce un projet de loi gravissime et après des reculs, il devient "seulement" très grave pour les salariés... Je ne vois pas en quoi un texte qui va faire reculer les droits des salariés pourrait constituer une avancée. Il les fait moins reculer que la semaine dernière, mais il les fait reculer quand même. Avec la nouvelle version annoncée par Manuel Valls, la situation reste pire qu'avant l'annonce de la loi.
Ce texte, c'est plus de précarité et plus de chômage et plus de stress et de souffrance au travail. Ils veulent maintenir la facilité de licencier, la priorité aux accords d'entreprises sur la loi, le fait que les heures supplémentaires puissent être payées 10% de plus par simple accord au lieu de 25 ou 50%...
Quelles suites allez-vous donner à votre mouvement ?
On va envoyer un mail aux 1,2 million de signataires de notre pétition pour leur donner le point de vue des initiateurs de la pétition et leur demander leur avis pour la suite. Personnellement, je serai dans la rue le 17 et le 31 mars pour demander le retrait de cette réforme.
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