Économie : pourquoi l'Etat veut réduire le déficit de la France sous la barre des 3%
Crise sanitaire et guerre en Ukraine ont fait exploser les dépenses publiques françaises ces deux dernières années. Bercy prévoit donc un effort inédit pour se conformer aux règles européennes.
C'est la fin du "quoi qu'il en coûte" : Paris s'est engagé ce jeudi 21 juillet à réduire ses dépenses publiques, afin d'abaisser le déficit annuel sous le seuil des 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2027. Il s'agit d'un effort inédit depuis vingt ans de la part du gouvernement, qui avait lâché la bride ces deux dernières années sur les dépenses publiques.
Mettant en avant le contexte "incertain" à court terme, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé l'ambition affichée par Emmanuel Macron d'une "baisse de la dette publique à compter de 2025" et de revenir "sous les 3% de déficit en 2027", contre 5% attendu en 2022. Cette règle des 3% est une norme fixée par le pacte de stabilité européen : le texte prévoit en effet que les Etats maintiennent les déficits sous la barre des 3% du PIB et la dette publique sous la barre des 60% du PIB. Gelé pendant la crise sanitaire, ce pacte est censé redevenir effectif en 2024.
Crise du Covid et guerre en Ukraine
Or, la crise du Covid-19 puis les conséquences économiques de l'invasion russe de l'Ukraine ont fait exploser la dette publique, qui s'établit désormais à 115% du PIB, (contre 98%, selon Eurostat en 2019). Les prévisions rendues publiques jeudi par Bercy tentent donc d'inverser la tendance. Paris s'engage formellement à réduire le rythme d'augmentation de la dépense publique à 0,6% par en en moyenne sur toute la durée du quinquennant. A titre de comparaison, sur les 20 dernières années, la progression des dépenses de la France était de 2% par an.
Pour atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, l'Etat devra diminuer ses dépenses de 0,4% par an, les collectivités locales de 0,5%. Et cet effort massif sur les dépenses publiques s'accompagnera d'un ralentissement de l'économie : Bercy prévoit une croissance à 1,4% l'an prochain, après 2,5% en 2022.
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