Crainte d'un krach boursier : "Il faut domestiquer la finance"
Les marchés boursiers ne cessent de dégringoler depuis le début de l'année. Faut-il redouter un nouveau krach ? L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Etienne Lefebvre débattent du sujet dans le Grand Soir 3 ce mardi 9 février.
"On peut s'inquiéter. Il y a un parfum de krach qui flotte de nouveau sur les marchés, estime Etienne Lefebvre, journaliste aux Echos. Mais la situation est très différente de 2008, quand la bulle des crédits immobiliers a éclaté, ce qui représentait 70% du PIB des Etats-Unis. Aujourd'hui, les principales inquiétudes portent sur les entreprises du pétrole qui ne représentent que quelques points de PIB américain et les banques sont plus solides", ajoute-t-il.
Et d'expliquer : "Le problème, c'est la multiplicité des risques : la croissance mondiale qui ralentit, notamment en Chine, les risques géopolitiques au Moyen-Orient, la crise des migrants qui paralyse l'Europe et le sentiment que les banques centrales sont sans solution."
"S'attaquer au lobby financier"
"Un marché financier, plus il est libéralisé, moins il est réglementé, plus sa respiration naturelle est l'alternance de bulles et de krachs. Il faut domestiquer la finance, ce qu'on n'a pas fait", affirme Christophe Ramaux, chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne et maître de conférences. Etienne Lefebvre complète : "Contrairement aux Etats-Unis, l'Europe n'a pas fait assez le ménage dans ses banques, particulièrement en Italie, fragilisées par des crédits douteux. Les banques françaises sont plus solides, mais il faut absolument régler le problème des banques italiennes".
"On a eu la crise de 2008, une explosion terrible. On nous a dit qu'on avait fait ce qu'il fallait faire et regardez ce qui se passe, regrette Christophe Ramaux. On n'a pas eu la volonté politique, notamment en France, de faire ce qui devait être fait : séparation des banques de dépôt et d'investissement, taxation des transactions financières, contrôle des mouvements de capitaux. Il faut oser s'attaquer au lobby financier."
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