Plafonnement des importations ukrainiennes : "Ce n'est pas de nature à nous rassurer", prévient le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs

Les agriculteurs contestent l'afflux de produits ukrainiens qui plombe les prix des produits locaux. Au lendemain de la rencontre avec le Premier ministre, le représentant des JA se sent "entendu" mais juge que "le rythme n'est pas encore le bon".
Article rédigé par franceinfo
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Pierrick Horel secrétaire général des Jeunes Agriculteurs (JA), le 1er février 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Les États de l'Union européenne et le Parlement européen ont conclu un accord dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 mars un accord pour plafonner certaines importations agricoles ukrainiennes exemptées de droits de douane. Un plafonnement pour répondre à l'inquiétude des agriculteurs européens, qui estiment que l'afflux de produits ukrainiens plombe les prix des produits locaux, notamment dans les pays riverains. "Ce n'est pas de nature à nous rassurer", réagit le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs Pierrick Horel sur franceinfo.

"Le timing est mauvais", a regretté le secrétaire général des JA. Les Européens prolongent d'un an la suspension de droits de douane des produits ukrainiens, mais en plafonnant les importations des biens agricoles qui perturbent le marché européen. Le texte "prévoit un frein d'urgence pour la volaille, les œufs et le sucre", ainsi que "l'avoine, le maïs, les gruaux et le miel", précise le Parlement européen dans un communiqué. "Même si ça va dans le bon sens dans la philosophie, on sait qu'on va devoir encore contracter les productions agricoles françaises", a-t-il estimé.

Un nouveau rendez-vous avec le Premier ministre lundi prochain

"On est entendu, mais le rythme n'est pas encore le bon", a par ailleurs déclaré Pierrick Horel, au lendemain de la rencontre avec Gabriel Attal au cours de laquelle FNSEA et JA ont exposé au Premier ministre "cinq blocs" de mesures prioritaires pour lesquelles ils attendent un calendrier. Un nouveau rendez-vous a été fixé lundi prochain à Matignon, a confirmé le secrétaire général du syndicat agricole.

"On a un décalage entre les annonces faites et ce qui arrivent dans les cours de ferme", a prévenu Pierrick Horel, ce qui "inquiète" les agriculteurs. Selon lui, "le gouvernement doit accélérer", car "les agriculteurs sur le terrain ont besoin de concret rapidement". "Il faut du rythme", a-t-il répété. "Ce qui est un petit peu regrettable, c'est qu'on avance très fort à des moments, et puis on met de côté le reste", a-t-il poursuivi. "On ne comprend pas tout à fait la méthode de travail du gouvernement", a-t-il expliqué.

Des "avancées" mais un déploiement trop lent

Le secrétaire général des JA a toutefois reconnu des avancées qui vont "dans le bon sens", mais déplore la lenteur du déploiement des mesures annoncées par le gouvernement. L'exécutif a d'ailleurs rappelé le travail effectué avec les "62 engagements" pris par Gabriel Attal, déclinés au fur et à mesure, que ce soit au niveau européen avec les jachères et les prairies, ou au niveau national avec une réflexion sur les phytosanitaires, le soutien à l'élevage ou l'agriculture bio... "Il y a une grande partie des aides de la PAC qui ont été versées", a-t-il concédé. Le secrétaire général des JA souligne également des avancées "sur le travail phytosanitaire, sur l'installation" des jeunes agriculteurs.

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