Colère des agriculteurs : "Dans quel pays on vit ? Ça devient du grand n'importe quoi !", réagit la Coordination rurale après l'interpellation de 72 personnes place de l'Étoile à Paris
"Dans quel pays on vit ? Ça devient du grand n'importe quoi", a réagi vivement vendredi 1er mars sur franceinfo Sophie Lenaerts, vice-présidente de la Coordination rurale après l’intervention des forces de l’ordre lors d’une action coup de poing d'une centaine d’agriculteurs de la Coordination rurale vendredi matin la place de l’Étoile à Paris.
"Ils se jetaient à six par terre dessus. Mon collègue a des bleus partout", a-t-elle témoigné. Selon le parquet de Paris, 72 personnes ont été interpellées place de l'Étoile à Paris lors de l'action des agriculteurs de la Coordination rurale. Les agriculteurs souhaitaient passer à l'Arc de Triomphe pour déposer une gerbe au soldat inconnu en "mémoire de tous nos agriculteurs et de toutes nos agricultrices qui malheureusement n'ont pas supporté la conjoncture", a-t-elle expliqué. "La façon dont mes collègues sont traités, c'est incroyable. Entre les discours et les actes, il y avait de nouveau un monde", a-t-elle dénoncé.
"Ce n'est pas tenable"
Des ballots de paille ont été déposés pour bloquer l’accès de certaines avenues de la place de l’Étoile : "Ce n'était dans le but de bloquer. Je vous assure sincèrement. Ils passaient par là avant d'aller à Versailles pour pouvoir déposer cette gerbe parce qu'ils voulaient marquer le coup", a-t-elle assuré. Par cette action, la Coordination rurale souhaitait également dénoncer les traités de libre-échange avec le Kenya et le Chili votés au Parlement européen. "On nous parle d'exception agricole française, et dans le dos, on signe tout l'inverse. Tout fonctionne ainsi dans le monde agricole et ce n’est pas tenable", a dit Sophie Lenaerts.
"Ça devait être beau, ça devait être simple, ça devait être sympa", a-t-elle expliqué. La pose de la gerbe devant le soldat inconnu avait pour but de maintenir la "mise en mémoire de la douleur du monde agricole", a-t-elle encore affirmé. Le calme est revenu et la circulation est de nouveau normale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.