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Austérité : le fossé se creuse entre l'Allemagne et la France

Alors qu'Angela Merkel a réaffirmé que les besoins de l'Allemagne n'étaient pas ceux des pays du sud de l'Europe, le Parti socialiste appelle à "l'affrontement démocratique" avec Berlin. Décryptage.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande et Angela Merkel, le 18 mars 2013 à la chancellerie allemande, à Berlin.  (ODD ANDERSEN / AFP)

Angela Merkel persiste. Alors que le tout-austérité en Europe subit de plus en plus de critiques, la chancelière allemande a réaffirmé, jeudi 25 avril, que l'Allemagne pourrait s'accomoder d'un relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), quand de nombreux pays du sud de l'Europe en réclament des plus bas. Le lendemain, le Parti socialiste s'apprête à dénoncer son "intransigeance égoïste"

Un "gouffre" dans la zone euro

"Les commentaires d'Angela Merkel sur l'austérité soulignent le gouffre dans l'eurozone", titre en une le Financial Times (article payant, en anglais), vendredi 26 avril. La veille, la chancelière allemande a rompu avec la tradition de ne pas s'exprimer sur les taux d'intérêt, Berlin défendant farouchement l'indépendance de la BCE. 

"La BCE est dans une situation difficile. Dans le fond, elle devrait probablement relever un peu ses taux pour l'Allemagne, mais pour les autres pays, elle aurait en fait besoin d'agir un peu plus pour s'assurer que les entreprises ont accès au financement", avait-elle affirmé devant l'assemblée annuelle de la fédération des caisses d'épargne allemandes, à Dresde. Et de reconnaître un "clivage" à surmonter dans l'union monétaire. 

De la "tension amicale" à "l'affrontement démocratique"

Côté français, les socialistes, qui comptent fédérer les pays du sud de l'Union et, au-delà, la gauche européenne, ont décidé de contre-attaquer. Alors que François Hollande parlait, le 5 avril, de "tension amicale" entre Paris et Berlin, comme le note Libération, le président de l'Assemblée nationale a été le premier à mettre les pieds dans le plat. Dans Le Monde du 25 avril, Claude Bartolone assène : "Pour moi c'est la tension tout court et, s'il le faut, la confrontation. La France doit pouvoir combattre la conception de la droite européenne [...] La seule rigueur peut condamner la belle idée de l'Europe plutôt qu'elle ne peut la sauver."

Et le Parti socialiste, qui prépare vendredi 26 sa convention sur l'Europe, à venir en juin, s'apprête à aller plus loin. Dans un document que s'est procuré Le Monde, la direction de la majorité prône "le bras de fer" et "l'affrontement démocratique" avec la chancelière allemande qui, selon elle, "ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral".

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