: Vidéo Crise à Mayotte : développement, sécurité, éducation... Quand les promesses de l'Etat ont un air de déjà-vu
Lors d'une visite tendue, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé une série de mesures pour mieux lutter contre l'insécurité et l'immigration clandestine sur l'île. Elle n'est pas la première à faire ce genre d'annonces pour le département.
Mayotte se rapproche-t-elle d'une sortie de crise ? Après cinq heures de négociations, un accord de principe a été trouvé, mardi 13 mars, entre la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et les manifestants mahorais. Mais la grève générale continue sur l'île mercredi. L'intersyndicale à l'origine de cette contestation attend plus de l'Etat, notamment en matière de sécurité. Il faut dire que les habitants de Mayotte ont déjà eu droit, dans le passé, à des promesses gouvernementales très proches, qui n'ont pas vraiment calmé leur colère.
A l'issue d'une visite (tendue) de deux jours, Annick Girardin a ainsi annoncé, entre autres, l'arrivée de renforts de police et de gendarmerie et un renforcement de la surveillance des arrivées de migrants clandestins sur l'île. "Le gouvernement a entendu", a-t-elle répété à plusieurs reprises.
L’Etat se renforcera. L’Etat sera davantage présent. L’Etat jouera tout son rôle.
Annick Girardinlors d'une conférence de presse à Mayotte
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement annonce de telles mesures. Déjà en 2010, Nicolas Sarkozy, alors en visite à Mayotte, assurait avoir "multiplié par 20 les arrestations de passeurs. On expulse 20 000 personnes par an". "On est obligé de tenir les choses pour que le pacte social à Mayotte n’explose pas", ajoutait-il.
"Tout est prioritaire"
Au-delà de la sécurité, le développement de Mayotte est depuis longtemps au centre des discours des politiques en visite sur l'île. "Il faut qu’on avance dans les droits et dans le développement de Mayotte", a martelé Annick Girardin. Près de quatre ans plus tôt, François Hollande assurait sur place que "le développement est engagé à Mayotte et [que] nous sommes là pour le soutenir".
Même discours de Manuel Valls, un an plus tard : "La France a une grande ambition pour Mayotte : celle du développement de votre territoire", affirmait-il en 2015. Education, développement et sécurité à Mayotte... "Tout est prioritaire", estimait le Premier ministre de l'époque. Près de trois ans plus tard, les Mahorais attendent que ces promesses soient tenues.
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